jeudi 18 juillet 2013

Une bouteille à la mer

Le présent est, comme chacun le sait, le fruit du passé.

Si le passé avait été différent, notre présent ne serait pas ce qu'il est aujourd'hui.

Qui peut dire où nous serions aujourd'hui, si Jeanne d'Arc n'avait pas été brûlée à Rouen?

(A-t-elle seulement été brûlée à Rouen?)

Tout aurait pu finir différemment. Le chef suprême des armées serait une femme, par exemple. Cela pourrait être l'arrière-arrière... petite-fille de Jeanne, car celle-ci n'aurait donc pas brûlée pucelle, mais pris compagnon - et pas seulement d'armes - et fondé famille.

Il aurait peut-être suffi qu'un petit nombre de personnes bien intentionnées se soit opposé manu militari aux bourreaux, pour que le présent soit autre.

Et dans ce cas, nous ne subirions peut-être pas, comme nous le faisons depuis une vingtaine d'années, un sentiment de repentir collectif, officiel, pour tout le mal que d'autres ont fait avant nous.

Personne n'aurait pensé à demander pardon pour la mort de certaines catégories d'entre nous, mort dont aucun tribunal pourrait nous condamner, car antérieure à notre naissance. 

Alors pourquoi ce repentir pour tous? Pourquoi veut-on nous inculquer un sentiment de honte collective pour quelque chose dont certains de nos ancêtres, mais pas tous, ont pu se rendre responsables? Qui a quelque chose à y gagner?

Dans une république laïque, il n'est pas logique de "punir l'iniquité des pères sur les enfants jusqu'à la troisième ou la quatrième génération"?(Exode 34.5-7) 

Faire cela relève, il me semble, d'une méconnaissance de la religion chrétienne qui est sans doute à l'origine de tous ces mea culpa que nous subissons, car "le fils ne supportera pas les conséquences de la faute commise par son père ... et chacun mourra de sa propre iniquité". (Ezéchiel 18.1-4)

Bien que l'avenir soit le fruit du présent, et surtout pour cette raison, ne serait-il pas plus important de s'occuper du présent, au lieu de vivre dans ce passé que personne ne pourra changer, sauf, bien entendu, à réécrire l'histoire. 

L'avenir dépend de ce que nous faisons aujourd'hui, et ressasser les éventuelles erreurs passées ne fera pas avancer les choses.

8 commentaires:

Catherine a dit…

Le pardon du passé à la Saint Frédéric,
A des vertus anesthésiques.

Du passé à la Saint Frédéric,
Malgré l'autocritique,
La conscience collective reste amnésique.

claude a dit…

Moi, bobo tête. Je recheflis.

Daniel a dit…

Coucou Hélène.
Tes paroles sont d'or.
Que vogue ta bouteille !
Très bonne journée A + :))

ELFI a dit…

ABSOLUTION!...

Thérèse a dit…

"L'avenir dépend de ce que nous faisons aujourd'hui"
Bien dit et si on commençait à se concentrer un peu?
J'aime beaucoup cette image, droite comme un 'i."

Dédé a dit…

Je suis bien d'accord avec vous. Je vois cependant que vous continuez à boire en cachette. Il va falloir assumer les conséquences de ces consommations présentes qui risquent de brouiller votre avenir.
:-)))))

claude a dit…

Alors, déjà, j'ai entendu dire que Jeanne d'Arc était un mec.
L'avenir est le fruit du présent et le présent est le fruit du passé.
IL y a des erreurs passées plus graves les unes que les autres et certaines ne peuvent être occulter.
C'est d'en parler toujours et encore que les choses avancent et changent.
Si on parle de généralités, maintenant, notre présent et notre avenir dépend entièrement de ce qui se passe en ce moment et certains sont convaincus que notre misère actuelle vient de ce qui s'est passé avant.
Je ne sais pas si tu bois, comme dis Dédé, mais t'as fumé quoi, Hélène !!!

orvokki a dit…

Lapsena heitettiin pullo meree kirjeineen, mutta eihän siitä mitään seunannut. Toisaalta aina vietin aikaa meren rannalla, ja toivoin näkeväni pullopostia. Ei sitäkään tapahtunut koskaan.
Kiva kuva.