Dans mon microcosme
Dimanche, huit heures un quart, il n'y avait que moi qui ne dormais plus. Même Nefertiti, qui a pourtant l'habitude de venir me réveiller de bonne heure le dimanche, n'était pas encore en train de miauler pour que je me lève et que je lui donne à manger.
Il faisait jour dans la chambre, car les rideaux devant la fenêtre ne sont pas occultants du tout. Ils laissent passer la clarté de la lune, et aussi les rayons du soleil - quand il y en a.
Il doit faire gris ce matin, me dis-je, tendant le bras vers le livre que j'avais posé sur le petit meuble à coté du lit avant de m'endormir la veille. Un thriller de Jean-Christophe Grangé, L'Empire des loups, entamé dans la semaine, mais que je n'avais pas eu le temps de finir de lire.
Effectivement, lorsque j'ouvris les rideaux quelques pages plus loin, c'est à peine que je pus distinguer la colline d'en face. Elle était emmitouflée dans un manteau d'automne gris pâle. Peut-être un imperméable, car il y avait de l'humidité dans l'air.
Le reste de la maisonnée se réveillait tout doucement aussi, et s'est un peu plus tard que nous prîmes le petit déjeuner tous ensemble - sauf Foufou pour qui peu importe s'il pleut ou s'il y a un soleil de plomb, car il doit faire sa ronde matinale afin de chasser d'éventuels intrus, notamment son ennemi juré, le chat noir.
Comme tous les matins ou presque, je partageai mes tranches de fromage, du Comté douze mois d'âge, avec Nefertiti qui avait bon appétit, assise sur son tabouret à coté de ma chaise. Quand j'estime qu'elle en a eu assez, je lui fais une petite caresse sur le dos, et elle comprend que ce n'est plus la peine d'attendre un morceau de plus.
DD finissait son café tout en lisant Profondeurs de Henning Mankell. Un livre dur que j'avais lu en suédois pendant nos vacances à Attu en 2009, et dont j'avais trouvé la traduction il y a une semaine en allant acheter de quoi lire. Je m'étais alors dit que ce livre pouvait intéresser mon mari. Peut-être le lirai-je de nouveau quand j'aurai fini tous les Grangé achetés en même temps.
Moumoune, après avoir fait un petit tour dehors, s'attaqua elle aussi, à son petit déjeuner.
Il ne faisait pas chaud dehors, seulement quatorze degrés, quatre de moins que dans la maison. Je mis un tricot sur le dos. Un vieux tricot de la même couleur que le temps. Foufou aime bien y enfoncer ses griffes et tirer sur les fils, mais il tient chaud, malgré tout.
Dans la matinée, nous travaillâmes un peu dehors. DD planta une quinzaine de salades, tandis que je m'attaquai au travaux de terrassement qui ne finiront jamais puisque je déplace de la terre à l'aide non d'une pelleteuse mais d'une truelle. Je creuse des trous dans le talus derrière la maison et j'éparpille la terre par-ci, par-là. Ce n'est pas de la bonne terre, mais cela fait de la terre en plus, là où il en manque.
Si j'avais une pelleteuse à ma disposition, si je savais m'en servir - et le temps de le faire - le terrain devant la maison n'aurait plus la même configuration. Mais avec un peu d'entêtement, et beaucoup de temps, peut-être arriverai-je un jour au même résultat avec ma truelle! Il parait qu'avec de la volonté on peut déplacer des montagnes. Alors un talus.
Notre déjeuner était simple. Quelques radis du jardin, et surtout du vide-frigo. Une tomate coupée en demi-rondelles et agrémentée de quelques feuilles de persil et de basilic, du vinaigre balsamique et de l'huile d'olive. Quelques pommes de terres rouges, cuites à la vapeur, accompagnées de hareng à la nordique, achetés il y a longtemps, et en réserve dans le frigo. Des fraises du jardin, auxquelles j'ajoutai un yaourt nature périmé depuis quelques jours, une feuille de menthe cueillie à coté de la porte d'entrée, et une cuillerée de miel.
Cela n'avait rien du déjeuner gastronomique de la veille - foie gras, coquilles St Jacques, pièce de bœuf Rossini, assiette de fromage et assiette gourmande, pris dans un restaurant à Héricourt-en-Caux, un cadeau de la famille, mais c'était certainement mieux pour la ligne.
Dans l'après-midi nous primes la voiture pour visiter trois églises du coté de St Romain-de-Colbosc dans le cadre de l'opération "Les églises de nos villages se racontent". Pendant ce temps, les chats continuaient de dormir sans penser à la chance qu'ils ont.
Bien sûr, nous aurions pu passer l'après-midi, avachis sur le canapé, nous aussi, ou au contraire continuer à travailler dans le jardin, couper du bois pour l'hiver qui va venir, voir pour tout de suite. On voit, encore ces jours-ci, de la fumée sortir de quelques cheminées dans les environs. Le temps n'est pas vraiment estival. A nous aussi il est encore récemment arrivé d'allumer le feu afin de ne pas laisser l'humidité et le froid impregner la maison.
Notre repas du soir fut à peu près aussi simple que celui du midi. Le frigo ne s'était pas rempli tout seul pendant notre absence. Cela aurait pourtant été une bonne idée. Abracadabra et Sim Sala Bim!
La colline d'en face avait enfin laissé tomber son manteau gris, le remplaçant par un léger voilage quasi transparent. Elle attendait la nuit. Nous aussi.
La température à l'intérieur de la maison était identique à celle qu'il y avait dehors. Dix-huit degrés partout. On ne pouvait pas dire qu'il faisait trop chaud. Tant mieux, car dormir est toujours plus difficile quand les draps collent à la peau.
Avant de m'endormir, je posai mon livre sur le meuble bas à coté du lit. J'avais fini l'Empire des loups. Heureusement un autre livre m'attendait sur le bureau. Le dernier de ceux que j'avais achetés une semaine plus tôt.
La vie est toute simple dans mon microcosme.
9 commentaires:
un livre de toi et ton microcosme au chevet de mon lit... un futur proche?
bises et bonne semaine
sympa le menu gastronomique, entre deux régimes cela me tenterait bien ;))
Mais parfois la vie toute simple dans un microcosme est la plus heureuse. On entendrait presque le ronronnement des chats en vous lisant. Un dimanche tout en tranquillité.
Mon WE a été plutôt en dents de scie avec beaucoup d'activités à gérer. Mais peut-être que je vais enfin pouvoir faire baisser la pression les jours à venir. Ce serait bien quand même.
Bonne semaine!
la photo macro du micro jardin est GéANTE!
Au dimanche de la Sainte Juliette,
Les chats d'Hélène restent sur la couette.
Le décrit de cette journée est tellement détaillé que j'ai eu l'impression tout au long, de te suivre dans ton mcrocosme... bravo
Elfi, ça me plairait bien, mais... comme d'habitude. Il faut attendre la retraite pour avoir le temps, et quand on est à la retraite, on n'en a plus.
Olivier, en ce moment je me contente de peu - il fait tellement chaud!(?)
Dédé, c'est bien de pouvoir baisser de régime au moins une fois par semaine. Oh, si seulement j'étais un chat...
Missive, merci pour les plantes.
Catherine, c'est toute la semaine sur la couette!
Suzanne, j'espère que tu as passé un bon dimanche avec moi.
Les choses simples sont souvent les plus agréables J'ai bien aimé ton dimanche.
Ihana kuva, kuin jostakin toisesta todellisuudesta! Kummallisia nämä säät nykyään, Suomessa on ollut poikkeuksellisen lämmin ja aurinkoinen kesäkuu.
Enregistrer un commentaire