dimanche 31 octobre 2010

Aux "chasseurs"

Un chasseur doit savoir qu'on ne chasse pas à proximité des maisons et surtout, qu'on ne tire pas vers les habitations.

Cet oiseau, je l'ai vu tomber tout de suite après la détonation que j'ai entendu tout près. Mais où est-il tombe?

Réponse, chez nous, à même pas deux mètres de la maison!

Je dis donc qu'il a été tiré non par un chasseur digne de ce nom, mais par un con qui se sent supérieur aux autres et au-dessus des lois par la même occasion, dès qu'il a un fusil entre les mains.

Comme en plus vous n'avez pas daigné vous montrer suite à mon appel, que vous avez fait taire même les cloches de vos chiens, je vous dis que vous êtes un être irresponsable et un faux jeton.

Vous avez du partir la queue entre les jambes. Pauvre con!

Surtout, ne recommencez pas!

samedi 30 octobre 2010

12 ans

Comme le temps passe vite!

Cela fait douze ans, jour pour jour, heure pour heure, minute pour minute, que tu es née à notre grande joie à tous les trois, Moumoune, DD et moi.

Et tu dors toujours comme un bébé.

Joyeux anniversaire, petite Nefertiti! Merci d'être là.

***

Ce post participe à la thématique autour du temps de Chrys qui se termine aujourd'hui.

vendredi 29 octobre 2010

Au 695

Nous passons souvent à coté de cette maison bavarde lors de nos promenades, et si possible, nous ralentissons en le faisant, car dans la cour on peut voir des lapins.

Le jour de la photo les lapins étaient bien cachés et nous n'en avons vu aucun car il pleuvait comme vache qui pisse.

Les responsables n'étaient pourtant pas les bœufs qu'on peut voir dans le champ voisin mais des gros nuages au dessus de nous.

jeudi 28 octobre 2010

Encore un portrait de Moumoune

Quatorze ans et demi et pas une ride.
C'est celle que j'appelle la plus belle des Moumounes.

mercredi 27 octobre 2010

Hydrocarbures

En ces temps de pénurie de carburants - bien que la situation soit en train de s'améliorer, parait-il - il est bon de voir que des installations pour l'importation d'hydrocarbures existent encore.

En passant dans la valleuse de St Jouin Bruneval dimanche dernier, nous avons vu que les travaux qui interdisaient l'accès vers la mer pendant longtemps étaient enfin terminés.

Nous nous sommes donc engouffrés dans la petite route bordée de maisons plus belles les unes que les autres, toutes arborant un petit panneau de protestation contre le terminal méthanier récemment déclaré d'intérêt général, prévu au port d'Antifer, pas très loin de là.

Tout en bas nous avons rencontré, tout droit en face de nous, la mer et beaucoup de navires sur le rade, à droite la falaise, et à gauche la falaise et un peu plus loin les bacs pour les hydrocarbures.

mardi 26 octobre 2010

Le retraité

Hier soir nous étions invités au pot d'adieu de Daniel qui a pris sa retraite dans le courant du mois, en ayant voulu travailler encore le jour de son 60° anniversaire.

Comme le soulignait son chef lors du discours, faire quarante ans dans la même entreprise n'est plus quelque chose qu'on voit beaucoup.

Bonne retraite Daniel, et merci de nous avoir invités, nous qui ne faisons pas partie de votre entreprise. Cela fait chaud au cœur.

lundi 25 octobre 2010

Discussion matinale

A votre avis, de quoi pouvaient-ils bien parler ce matin là, les deux hommes de la photo et le troisième personnage qui a voulu rester anonyme derrière son appareil?

vendredi 22 octobre 2010

En démocratie

Il était un pays très loin d'ici où très régulièrement on organisait des élections au suffrage universel, afin de choisir ceux qui allaient décider pour tout le monde ce qui serait le mieux à faire. Le pays était ce qu'on a l'habitude d'appeler une démocratie.

Ce n'était peut-être pas un système parfait, mais on n'avait pas encore trouvé mieux. C'est au moins ce qu'on se disait.

Certains électeurs trouvaient pourtant le système fatigant et ne prenaient plus la peine de déposer leur bulletin dans l'urne, préférant partir en weekend avec la famille ou des copains. C'était leur droit, car bien qu'ayant le droit de vote, ce n'était pas encore une obligation.

Mais quand les élus prenaient une décision qui ne leur convenait pas, il y en avait toujours pour descendre dans la rue, afin que ceux qu'on avait choisis pour représenter tout le monde change d'avis et fasse comme le souhaitait la minorité mécontente et, surtout bruyante.

Depuis des lustres déjà cela fonctionnait ainsi. Les élus commencèrent par étudier une question, un problématique, et dès que leur décision déplut à une certaine catégorie d'électeurs qui n'avaient peut-être même pas voté, celle-ci descendit dans la rue pour faire entendre ce qu'elle appelait la voix du peuple, et qui n'était souvent que celle d''une minorité défendant ou croyant défendre ses propres intérêts.

Des gens qui pendant le reste du temps prêchaient pour une vie écologique brûlaient alors des pneus aux carrefours, pendant que d'autres bloquaient la circulation, empêchant d'autres personnes d'aller travailler pour gagner leur vie à la sueur de leur front.

Et les représentants du peuple écoutaient la minorité et ne prirent aucune décision.

Les années passèrent, et tout restait pareil dans ce pays très loin d'ici.

Dans cette démocratie, on ne se rendait même pas compte que c'était une minorité, et de plus une minorité non élue, qui prenait toutes les décisions importantes, et faisait du pays une risée des voisins même les plus éloignés.

jeudi 21 octobre 2010

De la gravité entre autre

Le ciel était bas et la mer aussi, le jour où pour la première fois nous avons descendu les marches qui terminent la valleuse de Senneville sur Fécamp.

Une fois en bas, la mer était toujours aussi basse, mais le ciel s'est mis à tomber en grosses gouttes, la remplissant petit à petit, et nous mouillant par la même occasion.

Il fallait encore remonter les marches sous une pluie qui devenait de plus en plus forte.

Tout ce qui monte doit descendre, dit-on, mais ici on peut dire le contraire : tous ceux qui descendent doivent remonter. Même sous la pluie.



What goes up must come down, or here, who goes down, must come up!

mercredi 20 octobre 2010

La pêche à pied

Pour descendre jusque la mer par la valleuse de St Martin aux Buneaux il faut emprunter un petit sentier plus adapté aux chèvres qu'aux automobilistes que nous sommes.

Comme aucune gentille (ou méchante) sorcière n'était sur place pour nous transformer en bouc et biquette le temps d'aller voir de quoi la mer avait l'air un peu plus bas, nous avons fait demi-tour sur la plate-forme fait pour cela.

Je ne peux donc confirmer que le sentier mène jusqu'en bas, mais je le suppose très fort. Sinon, comment aller à la pêche à pied? En sautant du haut de la falaise?

mardi 19 octobre 2010

Mer calme

Un autre jour nous avons pris la route vers le sud-ouest, en descendant aussi par des valleuses jusqu'en bord de mer.

A Vaucottes comme aux Grandes Dalles on peut voir que la falaise s'effrite et tombe dans la mer.

Là où elle est est tombée, elle laisse apparaître une couleur différente, avec des coulées de terre brune qui disparaîtront petit à petit par l'action du vent et de la pluie.

Seules les rayures horizontales persisteront.

***

Avez-vous remarqué les deux personnes sur la grève? Il est pourtant déconseillé de se promener au pied de la falaise, car rien ne vous prévient d'une chute. Personne n'y pense jamais.

lundi 18 octobre 2010

L'impératrice et nous

Il faisait beau le jour où nous avons pris la route vers le nord-est en longeant la cote, et en descendant quelques valleuses comme celle des Grandes Dalles, pas loin du château de Sassetot le Mauconduit où l'impératrice Sissi était venue s'installer pour prendre l'air de la mer.

Depuis l'hiver dernier qui était très froid, on entend souvent des gens se plaindre que la falaise est tombée sur plusieurs mètres, mais cela n'a absolument rien d'anormal. L'érosion existe depuis toujours, et l'eau qui s'infiltre dans les cavités et qui gèle, ne fait rien pour l'arrêter, au contraire.

Un pan de mur a du tomber ici aussi, car on voit encore des blocs ainsi qu'un amas de calcaire au pied de la falaise.

Le paysage est beau et attire toujours du monde. Ce jour-là nous n'étions pas seuls à regarder la couleur laiteuse de la mer, tout comme Sissi l'avait sans doute fait avant nous.

samedi 16 octobre 2010

Civisme

Il existe de gens qui n'hésitent pas à laisser des bidons d'huile de vidange ou des sacs et des cartons pleins de bouteilles vides au pied des conteneurs où on est sensé mettre des bouteilles et des bocaux vides.

Tant qu'ils n'ont pas à nettoyer eux-même, rien n'a de l'importance.

Mais c'est bien la première fois que j'ai vu une bouteille pleine au pied d'un de ces conteneurs!

Rassurez-vous! Je l'y ai laissée.

vendredi 15 octobre 2010

Karuselli tai ikiliikkuja

Mitä yhteistä on tällä tusinalla kuvalla?

Kaikki (?) sai alkunsa ykköskuvasta ja päättyi toistaiseksi siihen jossa on numero 12. Ensimmäisesta kakkonen otti poron ja laittoi sen omaansa. Kolmannes otti kakkosesta punaisen värin jne. Tällä tavalla sarja pääsi toistaiseksi porosta tuoliin. Istuukohan se poro mukavasti?

Nyt minun pitäisi ottaa 12° kuvasta jotakin ja tehdä oma kuvani. Se kolmastoista joka tuottaa joko onnea tai epäonnea. (Ranskassa monet sanovat sen tuottavan onnea. Kun kolmastoista sattuu olemaan perjantai, ranskalaiset harrastavat tavallista enemmän erilaisia arpapelejä ja valtio voittaa siinä myös tavallista enemmän.)

Jotta karuselli jatkaisi pyörimistään, ja koska olen viimeinen osallistuja, päätin ottaa sekä edellisestä (siis tuoli- ja verhokuvasta) että ensimmäisestä (porokuvasta) jotakin mukaan. Tällä tavalla saamme ikiliikkujan joka pyörii itsekseen. Kenenkään ei tarvitse enää tehdä mitään ja blogimaailmakin voi pysähtyä sitä ihailemaan.

Porokuvasta otan maantien, ja verhosta poimin lehden. Maahan pudonnut lehti on oma panokseni. Se tosin oli vaikea löytää sillä puut ovat vielä varsin vihreät täälläpäin.

***

Voici ma réponse au jeu du manège qui tourne, qui tourne, qui tourne en rond. Les joueurs annoncés avant le départ du jeu, devaient partir d'une première photo, en en prenant un détail pour le mettre dans la sienne, et ainsi de suite. J'ai voulu compléter le jeu en prenant en plus de la feuille de la photo précédente (n° 12) aussi le macadam de la première pour que le manège soit complet et devienne un mouvement perpétuel qui tournera, tournera, tournera sur lui-même sans l'intervention de quiconque. Le blogosphère pourra s'arrêter, notre manège tournera toujours.





jeudi 14 octobre 2010

A la pêche

Narcisse, le détective privé, avait un retard de plusieurs épisodes sur les aventures du cormoran et croyait dur comme fer que celui-ci était recherché par la justice. Sans doute avait il dormi pour ne pas savoir ce qui s'était passé.

Dès son réveil il décida que, coûte que coûte, cette fois-ci, il allait attraper le cormoran et l'emmener devant le juge et les neuf jurés, dont celui qui était aveugle et en plus ne voyait pas.

Déguisé en pêcheur du dimanche il s'adossa à un lampadaire pour mieux surveiller le chenal d'accès au poteau d'attache de Phalacrocorax.

Hélas, sa paresse légendaire prit le dessus et il s'endormit au moment même où un gros poisson mordit à l'hameçon, entraînant le fil et la canne à pêche avec lui.

Cela prouve sans aucun doute que les aventures de Phalacrocorax ne sont qu'une longue histoire à dormir debout!

***

L'Histoire du Cormoran, 70° et dernière episode

mercredi 13 octobre 2010

Les maisons bavardes

Quand je me déplace dans les environs je tombe de temps en temps, pas souvent pourtant, sur des maisons qui me parlent.

Ce ne sont pas forcément des maisons où je voudrais habiter, je ne sais même pas comment elles sont à l'intérieur, mais il s'agit malgré tout de maisons qui me plaisent pour une raisons ou une autre.

La maison de mon oncle en fait partie.

J'étais en train de suivre DD en voiture - nous venions de récupérer "sa" voiture du coté de Rouen - et passions par Autretôt, village très fleuri, et c'est tout juste que j'ai eu le temps d'attraper mon APN quand cette maison a surgi devant moi.

Je n'ai pas pu m'empêcher d'en faire une photo, en me disant que je pourrais faire une série sur les maisons bavardes. A suivre donc. (Quand j'en aurai photographié d'autres.)

Mais ne craignez rien. La série sera courte.

***

Il faut aussi que je dise que c'est un plaisir de suivre DD en voiture, car il fait partie de ceux qui s'occupent du suiveur au lieu de le larguer à la première occasion venue.

Un peu plus tard, ayant perdu DD de vue à un STOP, je l'ai retrouvé un peu plus loin, en train de tourner en rond dans un carrefour giratoire pour continuer ensemble. Et ce n'est pas comme si j'avais pu me perdre, car nous étions en train de rentrer par des routes connues! En plus j'ai le GPS.

mardi 12 octobre 2010

Se lever

Nous nous étions levés avant le soleil ce matin-là et roulions vers l'est. Le temps était brumeux. Des bandes de brouillard - heureusement pas très épais - annonçaient une journée ensoleillée.

Le soleil se levait, tout doucement d'abord, transperçant la couche humide et donnant un halo rougeâtre au ciel.

Un peu plus loin il disparut derrière des nuages très gris. Très épais aussi.

Et puis, tout d'un coup, la journée devint lumineuse, chaude et belle. On se serait cru en été.

lundi 11 octobre 2010

Entre jour et nuit

Il était la demie de sept heures ce soir-là.

Ma journée avait été remplie de coups de téléphone, de mails et de fax. Mon dernier visiteur venait de partir après une réunion d'une bonne heure, tout comme la couche nuageuse qui avait couvert le ciel toute la journée, laissant enfin le soleil éclairer le ciel d'une belle lumière chaude.

J'ai fermé le bureau, et je suis sortie, respirer un peu. Penser à autre chose.

Les lampadaires s'allumèrent, répondant à l'appel du soleil. Bientôt la lumière artificielle allait prendre la relève.

Il fallait profiter de ce moment unique où le jour rencontrait la nuit.

C'est ce que fit le chien, assis à coté de sa maîtresse qui elle était au portable comme beaucoup d'autres humains à n'importe quel moment de la journée.

Le mien, je l'avais oublié sur le bureau.

vendredi 8 octobre 2010

Tôt sur les quais

Je passais sur le port tôt l'autre matin. Les activités n'avaient pas encore commencé du coté du port de commerce, mais en face, chez les pêcheurs, on s'affairait déjà sur deux bateaux.

Un camion frigorifique venait charger sa marchandise. Ou peut-être décharger. Je ne sais pas, je n'y étais pas.

Un peu plus tard, il y avait de l'activité du coté du commerce, mais les deux bateaux de pêche n'étaient plus à quai.

Le port vivait sa vie et moi, je ne faisais que passer.

jeudi 7 octobre 2010

14/12

Onko tämä laiskuutta? Kahdentoista kuvan neljästoista kuva.

Syystähdet eli asterit kukkivat niin mukavasti sekä kunkkapenkissä että sen ulkopuolella vaikka olen siirtänyt niistä suurimman osan pois. En kuitenkaan tarpeeksi, sillä ne kasvavat yhtä hyvin kuin rikkaruohot - ellei paremmin.

Olen viihdoin ja viimein saanut Siperian iirikset poistettua. Niitten paikka on muualla, ei tässä penkissä. Niitten jakaamista varten olin asettanut hienon työpöydan paikalle selän helpotukseksi.

Meillä on tosiaan, niin kuin kuvasta näkyy, melko vihreätä vielä. Viime päivinä on satanut, välilla aurinko on paistanut. Lämpöasteita oli varhain eilen aamulla viisitoista. Niin kuin marraskuussa ehkä kuvia.

Laiskuutta tämä on. Kyllä.

mercredi 6 octobre 2010

Paysage d'automne

L'automne s'est installé avec son ciel bas, son taux d'humidité élevé et ses paysages qui disparaissent dans le brouillard.

Les champs se vident. Il ne reste plus que le maïs et les betteraves à sucre à récolter, peut-être aussi quelques champs de pommes de terre.

Le paysage est différent. On peut le constater sans crainte de prendre un coup de soleil.

Il vaut toutefois mieux prévoir des bottes.

mardi 5 octobre 2010

Souvenirs de la Bouille

La Bouille, petite commune de moins de mille habitants, située en bordure de Seine, en aval de Rouen, vaut bien la visite.

Des peintres, et non des moindres, dont Gauguin et Turner y ont installé leur chevalet, et aujourd'hui encore la commune doit en inspirer plus d'un.

J'y suis passée, il n'y a pas longtemps, par un après-midi plutôt pluvieux, me disant, comme d'habitude, qu'il faudra que je m'y arrête un jour.

Il y a bien longtemps, je m'y suis pourtant arrêtée au moins le temps d'apprendre qu'il y existe un fromage dit de la Bouille, et que celui-ci est crémeux et onctueux à souhait.

Le Grand Livre des Viandes dans la Gastronomie Normande, paru en 1990 me rappelle que j'ai pu y goûter des roulades de bœuf ou une aiguillette de bœuf au pommeau, avant de me délecter avec des fruits en gelée de cidre, mais je ne m'en souviens pas.

Par contre je me rappelle les escargots et la discussion qui s'ensuivit et qui portait sur l'haleine.

lundi 4 octobre 2010

L'histoire d'un ramoneur

Je n'étais pas bien vieux quand on a commencé à m'appeler Queue raide. Je ne pouvais pas voir une belle fille sans avoir envie de la sauter. Et toutes n'avaient qu'une idée en tête. C'était d'écarter leurs cuisses pour moi.

J'en ai baisées, des filles. Des belles, des quelconques, même des moches. C'était plus fort que moi. Une fille différente chaque fois. C'était moi, le roi du sexe et je ne faisais que suivre ma queue.

Quand j'avais la trentaine, une de mes vieilles tantes m'a dit : Tu n'arriveras jamais à garder une femme pour toi.

Ca m'a fait drôlement réfléchir. Que moi qui avait baisé presque toutes les filles du canton n'arrive pas à avoir une femme à moi! C'était impensable. Il fallait bien remédier à ça.

Un peu plus tard, je suis tombé sur Isabelle, une fille sérieuse, de dix ans plus jeune que moi. On s'est mariés. Il fallait bien que je prouve à cette vieille bique que je pouvais avoir une femme à moi. Une bonne femme pour me bichonner, pour laver mes slips et mes chaussettes. Pour m'attendre avec la popote quand je rentrais du bistro.

La vieille tante pouvait dire ce qu'elle voulait, maintenant j'avais ma femme et je l'aimais. Elle m'adorait et ne se doutait pas qu'elle n'avait pas l'exclusivité de ma queue. De toute façon, les autres ne comptaient pas. Je ne les comptais pas non plus d'ailleurs, car je n'ai jamais été très fort en maths.

Le jour où Isabelle a accouché de ma fille, j'étais fier. Fier et heureux. J'ai décidé de me ranger. De faire ça pour ma fille.

Je me suis tenu réglo pendant quelque temps, ne baisant que quelques vieilles copines par ci, par là.

Il fallait bien songer à ma réputation de Queue raide. Et puis, elles étaient là. Disponibles et offertes. Comment refuser? C'est pas comme si j'avais été aux putes. Je ne payais pas.

Et puis, le temps passant, j'ai repris mes bonnes vieilles habitudes. J'étais accro à toutes ces nanas.

Isabelle avait droit à sa part aussi, car c'était toujours moi, le roi du sexe. Bang bang. Queue raide ne décevait personne.

C'est ainsi que nous avons eu deux autres enfants, une pisseuse d'abord, et puis un gars. C'est Isabelle qui les voulait, plus que moi. Tous les trois sont maintenant grands et volent de leurs propres ailes. Le petit dernier s'est pris un studio avec sa copine la semaine dernière. Je me demande s'il tient de moi.

Et puis hier, le choc de ma vie. Isabelle m'a dit : Je te quitte. Les enfants sont grands, j'en ai assez de n'être qu'une de tes femmes. Je préfère être la seule femme d'un homme qui m'aime, et même si je ne le connais pas encore, je sais qu'il m'attend, et ce n'est pas toi, car toi, tu ne sauras jamais garder une femme.

Je croyais entendre ma vieille tante.

J'ai imploré mon Isabelle, j'ai pleuré, j'ai promis monts et merveilles, mais ma femme, la mère de mes enfants m'a tourné le dos, fière et hautaine. Pendant toutes ces années, m'a-t-elle dit, elle n'est restée qu'à cause des enfants. Pas à cause de moi.

Ma queue en a pris une claque. Depuis je ne bande plus.

La salope! Les salopes! Toutes des salopes!

***

Toute ressemblance avec des évènements ou des personnes réels est entièrement fortuite. Je tiens cependant à remercier HT, SC, BP, YM et JPL parmi d'autres d'avoir servi, chacun à sa manière, de source inépuisable d'inspiration.

vendredi 1 octobre 2010

Oh ma tête

Quand il m'arrive de demander à mon entourage "A quoi penses-tu?" et que j'obtiens la réponse "A rien!", je suis toujours aussi incrédule et étonnée, car ma tête à moi a la particularité de ne pas s'arrêter de penser. C'est au moins l'impression qu'elle me donne, mais bien entendu, il est possible que je me trompe. Elle aussi le fait.

Si je n'apprécie pas quelqu'un, ma tête essaie de comprendre, afin de ne pas juger sans connaître les circonstances atténuantes. Ceci m'évite de détester ou de haïr, et rend la vie plus facile.

Par contre, si j'apprécie quelqu'un, ma tête pense à autre chose.

Quand je ne dors pas la nuit, ce qui est fréquent en ce moment à cause de ce fichu boudin qui a poussé à mon cou depuis un mois, et qui me gène de jour comme de nuit, ma tête se met à réfléchir, ce qui sauve mes nuits, car au moins je suis occupée à quelque chose d'intéressant.

Comme avant, il m'arrive d'écrire des histoires de cormorans et autres dans la tête, tout en rigolant silencieusement afin de ne pas perturber le sommeil de DD (et des chats s'ils sont là).

Il m'arrive aussi de penser à des choses plus sérieuses, comme à la vie et à la mort - ce qui n'est pas nouveau, non plus.

Ma tête avait depuis longtemps déjà calculé les probabilités de la cause de ma mort future à 50/50 par une maladie cardiovasculaire (du coté de la famille de ma mère) et par le cancer (du coté de la famille de mon père), en faisant abstraction des possibilités de mort par accident domestique ou routière, ou toute autre cause possible. Il ne faut pas trop compliquer la vie de sa tête quand-même!

Depuis que deux tiers des enfants de mes parents arrivés à l'age adulte sont morts de maladie cardiovasculaire, ma tête a été obligé de refaire ses calculs, et en faisant appel à diverses théories sur les statistiques et la probabilité, elle est arrivé à un autre résultat, qui lui n'a plus rien à voir avec 50/50.

Quand au moins de juin on, à partir du radiologue chez qui on m'avait envoyé pour un examen de routine et qui a voulu qu'on fasse des examens plus approfondis, en passant par le généraliste qui le premier a lâché le mot cancer en parlant plus de risque que de probabilités, jusqu'au chirurgien qui a décidé d'opérer et de retirer ce qui avait intrigué le radiologue, afin de savoir ce qu'il en était, ma tête aurait du être conforté dans son idée sur les raisons de ma mort future.

Encore plus, en écoutant le chirurgien énumérer toutes les raisons qu'il y avait pour que l'opération se passe mal, dire qu'on allait faire une biopsie pendant l'intervention afin de savoir s'il fallait retirer plus que prévu, et que si jamais c'était un cancer on pouvait tout de suite commencer le traitement par chimio avec de bons résultats, j'aurais du - il me semble - être inquiète.

Mais il n'en était rien, et je me demande si c'est parce que ma tête avait déjà calculé une probabilité beaucoup plus grande que celle annoncée par les médecins qu'elle ne s'est pas affolée. Elle le savait déjà! Il n'y avait rien de nouveau!

Je me suis pourtant dit, qu'en expliquant ainsi aux futurs opérés toutes les choses qui peuvent mal se passer, les médecins - tout en se préservant, car il font signer une décharge qui dit qu'on a tout compris et qu'on l'accepte - font peur aux patients. Trop peur même à certains pour qui l'annonce d'une éventuelle maladie grave arrive comme un choc.

Depuis l'opération il y en a qui veulent tout savoir, on discute et on parle. C'est ainsi que ma tête a été conforté dans cette idée qu'elle avait, à savoir que trop expliquer peut nuire à certains. Ainsi il n'en a pas fallu beaucoup pour qu'un jeune homme se jette sous la première voiture venue afin de ne pas mourir de la maladie qu'il n'avait pas. Il a fallu toute la persuasion d'une famille aimante pour qu'il accepte d'attendre les résultats de l'opération. Il va très bien aujourd'hui!

Je me rappelle mon beau-frère H, mort d'un cancer fulgurant sans le savoir et heureux de sortir sous peu de l'hôpital où je lui ai rendu visite quelques jours après son opération "de routine". Les médecins avaient - en accord avec sa femme, ma sœur - préféré ne rien lui dire afin de ne pas gâcher ses derniers jours. Je pense qu'ils ont bien fait, car il n'a jamais eu le temps d'avoir ni peur, ni mal.

Mais où voulais-je en venir? J'ai du m'endormir trop tôt pour que ma tête finisse sa pensée, mais en tout cas, j'espère la garder encore longtemps, car ce qui me fait plus peur que de mourir, c'est sans doute de la perdre. Et pourtant, quand on ne l'a plus, on ne s'en rend pas compte, parait-il!

***

PS. A part le boudin je vais très bien. Ma tête aussi.