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vendredi 8 novembre 2013

Une maison de rêve

Il m'arrive de passer devant une vieille maison normande, de la regarder et de me dire qu'elle n'a pas l'air d'être habitée. J'aperçois ce qui ressemble à des panneaux de contreplaqué derrière, ou à la place des vitres, et je me dis  que ce n'est pas seulement pour une meilleure isolation contre le froid.

Les bâtiments agricoles jouxtant la maison paraissent encore plus délabrés. De la mousse pousse sur le toit, et des ardoises manquent à l'appel. Ce n'est pas le cas de la toiture de la maison principale, apparemment en bon état.

Il est très important de ne pas laisser la toiture se dégrader, quand on veut garder une maison au sec. L'eau de pluie qui s'y infiltrerait risquerait de tout détruire.

Malgré l'aspect un peu vieillot, ou plus probablement à cause de celui-ci, je trouve énormément de charme à cette maison en pans de bois.  Si elle était à vendre et si j'avais des sous à ne plus savoir quoi en faire, j'aimerais beaucoup l'acquérir dans le but de la restaurer avec l'aide de professionnels du bâtiment.

Coté extérieur je lui conserverai au maximum son air d'antiquité, sans lequel la magie serait rompue.

Ne sachant pas comment se présente l'intérieur, je ne peux que laisser l'imagination m'emporter. Beaucoup de poutres. Des poutres horizontales, d'autres verticales ou encore transversales. Trop de poutres. Il faudrait en éliminer, tout en laissant à la maison une touche de son ancienneté. Puis faire de l'espace et de la modernité. Mais pas de PVC. Rendre la maison lumineuse et facile à vivre.

Je garderais les bâtiments agricoles, leur trouvant une nouvelle raison d'exister.

Dans la cour, grande assez, je planterais des arbres et des arbustes, et aussi des fleurs. Et quand tout serait fini je convoquerais tous mes amis à une grande fête.

Une fête avec des bonnes choses à déguster. Du bon pain, du beurre salé. Du bon cidre pour faire normand. Mais pas seulement.

Mais la maison n'est pas à vendre, et même si elle l'était...  néanmoins, on ne peut pas m'empêcher de rêver, car c'est sans doute ce que je fais de mieux.

jeudi 21 juillet 2011

Le ruban rouge

Hier Bergson se demandait si c'était la fin du fil rouge.

Chez lui peut-être, mais chez nous on trouve tout un ruban rouge.

mercredi 20 octobre 2010

La pêche à pied

Pour descendre jusque la mer par la valleuse de St Martin aux Buneaux il faut emprunter un petit sentier plus adapté aux chèvres qu'aux automobilistes que nous sommes.

Comme aucune gentille (ou méchante) sorcière n'était sur place pour nous transformer en bouc et biquette le temps d'aller voir de quoi la mer avait l'air un peu plus bas, nous avons fait demi-tour sur la plate-forme fait pour cela.

Je ne peux donc confirmer que le sentier mène jusqu'en bas, mais je le suppose très fort. Sinon, comment aller à la pêche à pied? En sautant du haut de la falaise?

vendredi 1 octobre 2010

Oh ma tête

Quand il m'arrive de demander à mon entourage "A quoi penses-tu?" et que j'obtiens la réponse "A rien!", je suis toujours aussi incrédule et étonnée, car ma tête à moi a la particularité de ne pas s'arrêter de penser. C'est au moins l'impression qu'elle me donne, mais bien entendu, il est possible que je me trompe. Elle aussi le fait.

Si je n'apprécie pas quelqu'un, ma tête essaie de comprendre, afin de ne pas juger sans connaître les circonstances atténuantes. Ceci m'évite de détester ou de haïr, et rend la vie plus facile.

Par contre, si j'apprécie quelqu'un, ma tête pense à autre chose.

Quand je ne dors pas la nuit, ce qui est fréquent en ce moment à cause de ce fichu boudin qui a poussé à mon cou depuis un mois, et qui me gène de jour comme de nuit, ma tête se met à réfléchir, ce qui sauve mes nuits, car au moins je suis occupée à quelque chose d'intéressant.

Comme avant, il m'arrive d'écrire des histoires de cormorans et autres dans la tête, tout en rigolant silencieusement afin de ne pas perturber le sommeil de DD (et des chats s'ils sont là).

Il m'arrive aussi de penser à des choses plus sérieuses, comme à la vie et à la mort - ce qui n'est pas nouveau, non plus.

Ma tête avait depuis longtemps déjà calculé les probabilités de la cause de ma mort future à 50/50 par une maladie cardiovasculaire (du coté de la famille de ma mère) et par le cancer (du coté de la famille de mon père), en faisant abstraction des possibilités de mort par accident domestique ou routière, ou toute autre cause possible. Il ne faut pas trop compliquer la vie de sa tête quand-même!

Depuis que deux tiers des enfants de mes parents arrivés à l'age adulte sont morts de maladie cardiovasculaire, ma tête a été obligé de refaire ses calculs, et en faisant appel à diverses théories sur les statistiques et la probabilité, elle est arrivé à un autre résultat, qui lui n'a plus rien à voir avec 50/50.

Quand au moins de juin on, à partir du radiologue chez qui on m'avait envoyé pour un examen de routine et qui a voulu qu'on fasse des examens plus approfondis, en passant par le généraliste qui le premier a lâché le mot cancer en parlant plus de risque que de probabilités, jusqu'au chirurgien qui a décidé d'opérer et de retirer ce qui avait intrigué le radiologue, afin de savoir ce qu'il en était, ma tête aurait du être conforté dans son idée sur les raisons de ma mort future.

Encore plus, en écoutant le chirurgien énumérer toutes les raisons qu'il y avait pour que l'opération se passe mal, dire qu'on allait faire une biopsie pendant l'intervention afin de savoir s'il fallait retirer plus que prévu, et que si jamais c'était un cancer on pouvait tout de suite commencer le traitement par chimio avec de bons résultats, j'aurais du - il me semble - être inquiète.

Mais il n'en était rien, et je me demande si c'est parce que ma tête avait déjà calculé une probabilité beaucoup plus grande que celle annoncée par les médecins qu'elle ne s'est pas affolée. Elle le savait déjà! Il n'y avait rien de nouveau!

Je me suis pourtant dit, qu'en expliquant ainsi aux futurs opérés toutes les choses qui peuvent mal se passer, les médecins - tout en se préservant, car il font signer une décharge qui dit qu'on a tout compris et qu'on l'accepte - font peur aux patients. Trop peur même à certains pour qui l'annonce d'une éventuelle maladie grave arrive comme un choc.

Depuis l'opération il y en a qui veulent tout savoir, on discute et on parle. C'est ainsi que ma tête a été conforté dans cette idée qu'elle avait, à savoir que trop expliquer peut nuire à certains. Ainsi il n'en a pas fallu beaucoup pour qu'un jeune homme se jette sous la première voiture venue afin de ne pas mourir de la maladie qu'il n'avait pas. Il a fallu toute la persuasion d'une famille aimante pour qu'il accepte d'attendre les résultats de l'opération. Il va très bien aujourd'hui!

Je me rappelle mon beau-frère H, mort d'un cancer fulgurant sans le savoir et heureux de sortir sous peu de l'hôpital où je lui ai rendu visite quelques jours après son opération "de routine". Les médecins avaient - en accord avec sa femme, ma sœur - préféré ne rien lui dire afin de ne pas gâcher ses derniers jours. Je pense qu'ils ont bien fait, car il n'a jamais eu le temps d'avoir ni peur, ni mal.

Mais où voulais-je en venir? J'ai du m'endormir trop tôt pour que ma tête finisse sa pensée, mais en tout cas, j'espère la garder encore longtemps, car ce qui me fait plus peur que de mourir, c'est sans doute de la perdre. Et pourtant, quand on ne l'a plus, on ne s'en rend pas compte, parait-il!

***

PS. A part le boudin je vais très bien. Ma tête aussi.