lundi 4 octobre 2010

L'histoire d'un ramoneur

Je n'étais pas bien vieux quand on a commencé à m'appeler Queue raide. Je ne pouvais pas voir une belle fille sans avoir envie de la sauter. Et toutes n'avaient qu'une idée en tête. C'était d'écarter leurs cuisses pour moi.

J'en ai baisées, des filles. Des belles, des quelconques, même des moches. C'était plus fort que moi. Une fille différente chaque fois. C'était moi, le roi du sexe et je ne faisais que suivre ma queue.

Quand j'avais la trentaine, une de mes vieilles tantes m'a dit : Tu n'arriveras jamais à garder une femme pour toi.

Ca m'a fait drôlement réfléchir. Que moi qui avait baisé presque toutes les filles du canton n'arrive pas à avoir une femme à moi! C'était impensable. Il fallait bien remédier à ça.

Un peu plus tard, je suis tombé sur Isabelle, une fille sérieuse, de dix ans plus jeune que moi. On s'est mariés. Il fallait bien que je prouve à cette vieille bique que je pouvais avoir une femme à moi. Une bonne femme pour me bichonner, pour laver mes slips et mes chaussettes. Pour m'attendre avec la popote quand je rentrais du bistro.

La vieille tante pouvait dire ce qu'elle voulait, maintenant j'avais ma femme et je l'aimais. Elle m'adorait et ne se doutait pas qu'elle n'avait pas l'exclusivité de ma queue. De toute façon, les autres ne comptaient pas. Je ne les comptais pas non plus d'ailleurs, car je n'ai jamais été très fort en maths.

Le jour où Isabelle a accouché de ma fille, j'étais fier. Fier et heureux. J'ai décidé de me ranger. De faire ça pour ma fille.

Je me suis tenu réglo pendant quelque temps, ne baisant que quelques vieilles copines par ci, par là.

Il fallait bien songer à ma réputation de Queue raide. Et puis, elles étaient là. Disponibles et offertes. Comment refuser? C'est pas comme si j'avais été aux putes. Je ne payais pas.

Et puis, le temps passant, j'ai repris mes bonnes vieilles habitudes. J'étais accro à toutes ces nanas.

Isabelle avait droit à sa part aussi, car c'était toujours moi, le roi du sexe. Bang bang. Queue raide ne décevait personne.

C'est ainsi que nous avons eu deux autres enfants, une pisseuse d'abord, et puis un gars. C'est Isabelle qui les voulait, plus que moi. Tous les trois sont maintenant grands et volent de leurs propres ailes. Le petit dernier s'est pris un studio avec sa copine la semaine dernière. Je me demande s'il tient de moi.

Et puis hier, le choc de ma vie. Isabelle m'a dit : Je te quitte. Les enfants sont grands, j'en ai assez de n'être qu'une de tes femmes. Je préfère être la seule femme d'un homme qui m'aime, et même si je ne le connais pas encore, je sais qu'il m'attend, et ce n'est pas toi, car toi, tu ne sauras jamais garder une femme.

Je croyais entendre ma vieille tante.

J'ai imploré mon Isabelle, j'ai pleuré, j'ai promis monts et merveilles, mais ma femme, la mère de mes enfants m'a tourné le dos, fière et hautaine. Pendant toutes ces années, m'a-t-elle dit, elle n'est restée qu'à cause des enfants. Pas à cause de moi.

Ma queue en a pris une claque. Depuis je ne bande plus.

La salope! Les salopes! Toutes des salopes!

***

Toute ressemblance avec des évènements ou des personnes réels est entièrement fortuite. Je tiens cependant à remercier HT, SC, BP, YM et JPL parmi d'autres d'avoir servi, chacun à sa manière, de source inépuisable d'inspiration.

11 commentaires:

Olivier a dit…

une autre version de "La bergère et le ramoneur".....Mais j'en connais des queutards mais qui ont finit par rentrer leur queue au garage et finir heureux. (un ammi c'est marie 4 fois, 10 enfants, a ete voir toute sa vie ailleurs et la dernière c’était la bonne, la vraie, le véritable amour, comme quoi)

Cergie a dit…

Toute ressemblance aussi avec "Les dix femmes de l'industriel Rauno Rämekorpi" et le livre que je suis en train de lire "le premier mot" de Vassilis Alexakis, l'héroïne conte au passage le stoïcisme de sa mère face aux incartades de son père.
Tu sais je pourrais aussi te parler de P qui a divorcé deux fois car il a surpris deux fois ses femmes au lit avec un autre....

Cergie a dit…

Remarque ainsi P a eu trois filles de deux lits différents. Maintenant il va bien, il s'est mis avec une nana qui pourrait être sa mère.

Fifi a dit…

Que d'aventures, que d'aventures !!! :-)J'aime bien les remerciements :-)

isopeikko a dit…

Lokkikatto, mitähän jos niiden jalka lipeäisi ja ne putoaisivat...

ELFI a dit…

j'ai pris un billet-wifi pour lire ça!! mais je dois admettre ..que tous mes amis on profité de la lecture du blog et le rire à pris le dessus!

Sandra a dit…

Juste bonsoir et je ne vois pas la photo mais je vois que j'ai pas mal de problemes Passe une belle soirée

Ina a dit…

Hauska tarina, ellei se olisi niin totta! Suomessahan tuo sama tauti on johtanut mm. ulkoministerin eroon.

Mutta oikeasti, hyi hitto! Tyyppi varmaan myös siemaisee ravintolassa kaverinsa lasista heti kun kaveri poistuu vaikkapa vessaan.

namaki a dit…

Excellent ! un histoire bien joliment tournée !
Je me suis régalée ...

Mick a dit…

A sad indictment for all men? Or just the one?

hpy a dit…

Mick, just a story.