jeudi 4 janvier 2018

Questions de genre


Il y a aujourd'hui en France des personnes, des féministes pures et dures principalement, ou peut-être des personnes en manque d'attention de la part des autres, qui exigent la féminisation des mots qui désignent des métiers et des fonctions en parlant de femmes. Selon elles, il faut dire la cheffe, la poétesse, l'écrivaine, la doctoresse, la ministre.

A une autre époque, dans un autre pays, dans un pays où les femmes avaient le droit de voter 38 ans avant que ce droit fût donné aux Françaises, on a fait exactement le contraire.

Si au début du vingtième siècle, et même plus tard encore, pour on médecin, un docteur, on  y disait tohtori, son équivalent féminin était tohtorinna, un auteur (kirjailija) femme était kirjailijatar. A l'époque il était courant, normal, de s'exprimer ainsi, mais déjà dans mon enfance, si on employait des mots comme tohtorinna ou kirjailijatar, on se faisait prendre pour un vieux ringard - ou une vieille ringarde.

Utiliser le même mot, la même forme, pour désigner une personne qui exerce le même métier, sans avoir à se demander si la personne en question est un homme ou une femme (ou peut-être les deux en même temps) me semble plus judicieux pour promouvoir l'égalité, que d'avoir une forme masculine, et une autre féminine, pour exactement le même métier, ou la même fonction.

Si en français, il y a le masculin et le féminin, il faudrait comprendre que le mot est l'un ou l'autre, mais que ce mot, masculin ou féminin, peut désigner la personne, homme ou femme, qui exerce un métier - sans tenir compte de son sexe. Le mot en lui-même n'est pas sexiste. Sa forme, son genre, est masculin ou féminin, sa contenance est neutre (neutre dans le sens qu'il ne désigne ni l'homme, ni la femme qui exerce le métier en question, mais la personne, l'être humain, sans se demander si cette personne est pourvue d'une quéquette ou d'une chatte.).

Une seule forme, forme qui serait celle qui convient au mot et à sa construction, serait bien plus égalitaire que d'avoir deux formes différentes pour un seul et même métier, en fonction du sexe de la personne qui l'exerce. 

Et pourtant, si je veux passer une annonce de recrutement, il faut que je fasse vachement gaffe pour ne pas être accusée de discrimination d'un sexe par rapport à l'autre... 

Ce serait quand-même beaucoup plus simple si on ne se compliquait pas la vie inutilement.

7 commentaires:

ELFI a dit…

à toi, cher être humain, je t'envoie mes meilleurs voeux pour une bonne et heureuse année et un retour plus souvent dans la blog-famille... je t'embrasse e...:)))

Miss_Yves a dit…

C’est la fonction qui prime sur le. sexe, féminin ou masculin, je suis d’accord.

D’ailleurs c’est la position de l´Académie française , accusée de ringardise par certains ou certaines.
Je crains que ce soit un faux pb qui masque les réelles discriminations en matière de salaire et d'emploi.

Quant à l’écriture dite inclusive, comme on dit: pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? quel amphigouri! Molière aurait de quoi écrire de belles comédies!

Miss_Yves a dit…

Meilleurs voeux 2018!
La passion de la langue et de la polémique l’a fait oubli l’essentiel.

Thérèse a dit…

Les mentalités ont découlé des moeurs, changeons les moeurs, le reste suivra.
Pour ajouter un sourire en ce début d'année que je te souhaite bon, il nous faudrait faire la guerre du sexe pour aller un peu plus vite... j'ai lu cela quelque part il n'y a pas longtemps, cela aurait existé du temps des grecs.

Miss_Yves a dit…

La grève du sexe, dans une comédie d’Aristophane, lysitrata ( je ne sais plussu l’y est bien placé-

claude a dit…

Je suis entièrement d'accord Avec Miss Yves dans la première phrase de son premier com. Quand à l'écriture inclusive, quelle connerie !

Grand-Langue a dit…

J'aime votre point de vue. Je préfère m'attarder aux contenus plutôt qu'aux symboles trop souvent interprétés de façon originale par chacun.

GL