lundi 16 novembre 2015

Les foyers de haine

Certains peuvent s'interroger sur mon absence des réseaux sociaux ce weekend, car je n'ai pas laissé d'empreinte particulier, et surtout pas de commentaire sur les tragiques événements de vendredi dernier, bien que je sois de tout cœur avec les  victimes et leurs proches.

Les attaques kamikazes qui font partie d'une longue série d'attaques terroristes aussi ailleurs dans le monde - que nous ne devrions pas oublier - auraient sans doute mérité un commentaire, mais j'ai préféré m'en abstenir dans un premier temps.

Je l'ai fait d'abord parce que je n'en ai pas eu le temps. Nous avions en effet promis à un couple plus âgé que nous, d'aller les aider dans leur jardin, et c'est ce que nous avons fait - car malgré l'horreur, la vie doit continuer. Si nous nous arrêtons de vivre comme d'habitude, nous donnons la victoire aux terroristes.

Je l'ai fait aussi parce que j'ai aperçu par ci par là de la haine. De la haine envers toute une catégorie de personnes dont personne n'a prouvé la culpabilité. Je n'ai pas voulu polémiquer, car je sais que la peur peut nous faire dire des bêtises.

Ceux qui s'occupent quotidiennement des questions liées au terrorisme, notamment les services du renseignement, ont sans aucun doute fait ce qu'ils pouvaient pour nous protéger au maximum contre les terroristes, mais comme il ne peuvent pas être partout à la fois, nous ne devrions pas les accuser d'avoir failli à leur mission.

On peut sans doute durcir les lois, et cela ne m'étonnerait pas que cela arrive - mais ne crions pas à ce moment-là, qu'on empiète sur notre liberté.

En attendant, il faut laisser aux spécialistes le temps de tirer les conclusions de ce qu'ils savent - au lieu de penser que nous savons tout mieux que ceux qui ont, plus que nous, les éléments en main.

Il y a peut-être une chose que nous pouvons faire, et c'est informer les spécialistes (la police) de ce dont nous pouvons un jour être témoin, et que nous trouvons suspect. Mais n'allons pas dénoncer tous ceux qui portent un nom à "consonance terroriste", car ce n'est pas le nom ou la couleur de la peau qui fait de quelqu'un un terroriste.  

Si nous nous mettons à haïr tous ceux qui viennent d'ailleurs et qui n'ont pas les mêmes coutumes, voir la même religion que nous, nous commençons à penser exactement comme les terroristes qui tuent pour ces mêmes raisons. Ne nous abaissons pas à leur niveau.

Défendons nos valeurs!



7 commentaires:

Thérèse a dit…

Moi je t'aime bien H. et tout ce que tu dis aussi.

claude a dit…

Bien sûr que tu as raison mais il y a quand des évidences qui foutent la trouille, qui mettent en colère et chacun a les réactions du moment
qui s'apaisent avec le temps et qui reviennent le cas échéant.

hogrelius a dit…

Hat är en återvändsgränd!

Sciarada a dit…

Une étreinte de l'Italie Hélène cher ...

KooTee a dit…

Ei pieni ihminen voit tätä ymmärtää.

Mine Derrien a dit…

Votre précédent billet m'avait beaucoup touchée parce qu'il rejoignait totalement mes pensées. Je n'aurais su mieux exprimer que vous ce malaise épouvantable à entendre ou lire les réflexions et remarques affligeantes d'une partie de mes « concitoyens » (y compris certaines personnalités politiques) et parfois amis.

Une nouvelle fois aujourd'hui vous vous exprimez au plus près mes sentiments actuels à une petite remarque près :

« informer la police de ce dont nous pouvons un jour être témoin, et que nous trouvons suspect »

A époque pas si lointaine et de triste mémoire, cela a été fait avec les résultats que l'on connaît.

Parce que l'histoire se répète souvent, nous devrons être encore plus vigilants quant à ce (ceux...) que nous trouvons « suspect (s)».

Merci à vous d'être là...

Brigitte a dit…

Ouf ! beaucoup d'intelligence et de clairvoyance, merci Hélène, je commençais à désespérer de mes semblables....