Ma guerre
Je suis née trop tard pour avoir connu la guerre, mais je suis la seule de ma famille à être dans ce cas, je suis d'ailleurs aussi la seule survivante aujourd'hui.
Nous n'avions pas l'habitude d'en parler, mais parfois ma mère se laissait aller à des confidences. Je suppose qu'elle avait besoin d'en parler, en même temps qu'elle avait envie de se taire. Peut-être voulait elle aussi m'apprendre des choses, elle qui avait vécu sa première guerre, une guerre civile, à l'âge de trois ans. Elle me souhaitait de ne jamais en connaître, et je ne le souhaite à personne aujourd'hui.
C'est ainsi que bien malgré moi, car tout cela ne m'intéressait pas particulièrement à l'époque, j'ai appris que mes parents avaient envoyé ma sœur, née un an avant le début de la Guerre d'Hiver, dans une famille d'accueil à Stockholm, afin qu'elle y soit en sécurité. Pour une petite fille, se trouver avec des gens inconnus, n'était certainement pas ce qu'il y avait de mieux, mais en restant avec sa propre famille elle aurait risqué plus gros que la traversée en bateau. Un déchirement, pourtant. Pour tous.
Je ne sais pas combien de temps elle y est restée, je sais juste qu'elle en est revenue, ce qui n'était pas le cas de nombreux autres enfants.
Je ne sais pas combien de temps elle y est restée, je sais juste qu'elle en est revenue, ce qui n'était pas le cas de nombreux autres enfants.
La guerre était toujours là quand mon frère, né trois ans après ma sœur, plongeait dans une fossé avec le restant de la famille, afin d'échapper à une attaque aérienne. Il avait tellement peur que pendant toute l'attaque il serrait à sa petite main une ortie, sans se rendre compte qu'elle lui brûlait la peau.
La peur, quand ils voyaient un quartier de la ville brûler au loin, quand les bruits de guerre s'approchaient trop, quand il fallait réveiller tout le monde, et courir se réfugier dans une cave afin d'échapper aux attaques aériennes. Tout le monde l'a vécue. Moi, je ne peux que me l'imaginer.
Ma famille a eu de la chance, personne n'est mort à la guerre. Tout le monde est revenu, même mon oncle, celui qui allait devenir mon parrain, et qui à l'époque n'était qu'un tout jeune homme, est rentré à la maison en un seul morceau, mais sans ses cheveux. Ils les avait perdus en même temps que sa jeunesse.
Je n'ai pas vu la guerre, mais quand je suis née, le pays était toujours pauvre et en train de payer d'énormes compensations de guerre au pays qui l'avait pourtant attaqué, par traîtrise, et sans avoir au préalable fait une déclaration de guerre (ce qui ne fût pourtant admis qu'en 1988, donc bien plus tard).
Moi, je le savais, car ma mère me l'avait dit, et je l'ai toujours cru, même si le grand voisin essayait de prétendre le contraire, et en y arrivant parfois aussi à se faire croire officiellement, ce qui agaçait prodigieusement mon père.
Enfants, nous ne nous occupions pas de la guerre que nous n'avions pas connue. Mon meilleur ami pendant les dix premières années de ma vie, Pa, était sans doute aussi insouciant que moi, bien que touché de près par l'expérience de ses aînés.
Je me rappelle un jour, Pa et moi étions au cinéma, dans une de ces salles où on passait informations et dessins animés en boucle. Soudain Pa s'exclame: "Regarde, c'est mon papa!" (Ce n'était pas dans un Tom & Jerry.) Tout autour de nous, on le traitait de menteur, mais c'était pourtant vrai. L'homme en uniforme était son papa, et mon voisin. Je le connaissais bien, tout comme je connaissais, et aimais, sa maman, Maj-Lis, que j'allais souvent voir dans sa cuisine, pour lui raconter des blagues de gamine. Je suis retournée la voir, dans sa petite maison de campagne, à la fin des années 1980. Son mari, qui allait mourir en 1989 était déjà proche de la fin à ce moment-là, et je n'ai pas pu le rencontrer.
Le papa de Pa fût promu major-général l'année de mes trois ans. C'était un titre qui imposait beaucoup de respect dans l'entourage. Je me rappelle encore la façon dont les gens le prononçaient, y compris mon père.
Le major-général avait été aide de camp du Maréchal Mannerheim pendant la guerre, c'est même lui qui avait inventé le cocktail qui porte le nom du Maréchal, un Mannerheim, composé à l'époque de spiritueux de style vodka de mauvaise qualité, de vermouth français et de gin, les deux derniers ingrédients ayant été ajoutés afin de couvrir le mauvais goût du premier.
Il continua à ce poste quand Mannerheim devint président, et il succéda à lui-même, en tant que premier aide de camp des deux présidents suivants, Juho Kusti Paasikivi et Urho Kaleva Kekkonen, les deux seuls que j'ai connus personnellement.
Je n'ai donc pas connu la guerre, mais j'ai connu des gens qui s'y sont battus, tel l'homme qui allait devenir mon dentiste des années plus tard. Pendant la guerre, pour sauver sa peau, il s'est accroché à quelque chose qui flottait, et qui l'aidait à flotter par la même occasion, et il a traversé à nage le lac Ladoga dans l'isthme de Carélie, que la Finlande fût obligée de céder à l'Union Soviétique à la fin de la guerre. Il n'est peut-être pas la peine d'ajouter que mon futur dentiste n'en sortit pas tout à fait indemne.
Les Caréliens, dont les terres furent cédées au puissant voisin en "dédommagement" (cela me rappelle un peu la situation actuelle quand ceux qui se défendent contre les voyous qui les attaquent, finissent par être jugés coupables) furent accueillis partout dans le pays. C'étaient nos réfugiés, et les reloger était un devoir et un honneur pour tous.
En face de chez nous, là où j'ai passé les vingt premières années de ma vie, il y avait, au pied de la Cathédrale Ouspenski, la plus grande église orthodoxe en Europe occidentale, un abri pour la population civile. Chaque mercredi (était-ce bien le mercredi ou un autre jour de la semaine?) à midi pile retentissait une sonnerie, une alarme, dans la ville. Ce n'était pas bien grave, c'était juste pour vérifier son bon fonctionnement. Si nous l'avions entendu à un autre moment de la journée, il aurait fallu courir se réfugier dans l'abri le plus proche. Tout le monde le savait.
Là où je déménageais ensuite, il y avait un abri identique. En fait, il y en avait, et il y en a toujours partout, car ils ont été rendus obligatoires par législation. Ce ne sont pas des simples abris anti-aériens, mais beaucoup plus performants.
Je n'ai donc pas connu la guerre, mais la période après ma naissance n'était pas simple non plus. La période de la guerre froide entre les deux grandes puissances mondiales se faisait ressentir partout dans le monde, et nous avions en plus à faire directement avec une de ses deux puissances le long d'une frontière de 1340 km, avec des miradors de part et d'autre, ainsi que des panneaux qui en interdisaient l'accès encore longtemps après ces premières années.
En outre, le fait que le pays souhaite élargir son commerce internationale d'avantage en dehors de l'Union Soviétique ne plût pas à celle-ci. Les relations diplomatiques furent interrompues avec entre autre le départ de l'ambassadeur soviétique en octobre 1958, et intervint une période appelé "gel de nuit" qui prit fin avec la rencontre du président Kekkonen avec Nikita Khrouchtchev et Andreï Gromyko fin janvier 1959 à Moscou. Les relations se dégradèrent de nouveau deux ans plus tard, à peu près en même temps que le mur de Berlin fût construit, et je me rappelle encore la crainte qui transpirait des grandes personnes même à l'encontre de la petite fille insouciante que j'étais.
En se référant au traité finlando-soviétique signé en 1948, les soviétiques envoyèrent à l'automne 1961 aux finlandais une note diplomatique qui parlait de la menace représentée par l'Allemagne Fédérale, tout en sollicitant des consultations d'entraide militaire. Tout se termina - malgré la crainte qu'on pouvait avoir - pas trop mal.
C'était dans ces années d'incertitude politique, et aussi économique, avec beaucoup de chômage et peu d'espoir, qu'un de mes oncles décida avec sa femme d'émigrer vers un pays plus prospère et surtout des voisins moins belligérants.
Ce n'est sans doute que quelques années plus tard que je fus grande assez pour voir le film "Le Soldat Inconnu", réalisé d'après l'œuvre écrit en 1954 par Väinö Linna d'après ces propres expériences pendant la guerre de continuation. C'était un film en noir et blanc, réalisé en 1955 par Edvin Laine, qui retraçait la guerre entre des simples soldats finlandais et l'envahisseur. Le Soldat Inconnu a fait l'objet d'un second film trente ans plus tard, en 1985.
Je n'ai pas connu la guerre, mais la guerre est toujours là, quelque part. Elle tue des innocents, elle les déracine. Elle fait du mal non seulement à ceux qui y participent de gré ou de force, mais aussi aux autres innocents, même longtemps après. Elle déchire les familles, elle fait se réveiller en sueur des hommes et des femmes qui enfants ont souffert des traumatismes de leurs parents. Longtemps après. Les conséquences d'une guerre ne finissent jamais.
Les guerres ne sont pas décidées, ni souhaitées par les civiles, mais par des personnes avides de pouvoir, cupides de richesses, parfois aussi dictées par leurs propres peurs. Ils entraînent dans leur sillage des personnes qui pensent comme eux, et font ensuite se massacrer des innocents, tout en se mettant eux-même à l'abri afin de voir les richesses, le pouvoir s'accumuler pour eux.
Même les pays qui décident d'en aider d'autres ne le font pas par compassion, mais par intérêt. Quand la Finlande était en guerre, elle fût bien aidée par quelques volontaires, on ne peut pas le nier, mais quand par exemple les Français et les Britanniques proposèrent d'envoyer des bataillons d'aide par le nord de la Norvège et de la Suède, ils ne dirent pas que ce n'était qu'une toute petite partie qui aurait réellement été envoyée en Finlande, mais que la plupart des soldats serait restée dans le nord scandinave, là où il y avait de la richesse minière, plus intéressant à défendre qu'un pays agricole.
L'histoire ne nous a pas appris grand-chose. La preuve, elle se répète tout le temps. Je ne peux que souhaiter qu'un jour nous puissions comprendre que la haine de l'autre ne mène à rien de bon, mais que des individus attisent cette haine pour nous envoyer les uns contre les autres, dans le seul but d'assouvir eux-mêmes leur cupidité de richesse, leur avidité de pouvoir. Et nous tombons très souvent, pour ne pas dire toujours, dans le panneau.
Enfants, nous ne nous occupions pas de la guerre que nous n'avions pas connue. Mon meilleur ami pendant les dix premières années de ma vie, Pa, était sans doute aussi insouciant que moi, bien que touché de près par l'expérience de ses aînés.
Je me rappelle un jour, Pa et moi étions au cinéma, dans une de ces salles où on passait informations et dessins animés en boucle. Soudain Pa s'exclame: "Regarde, c'est mon papa!" (Ce n'était pas dans un Tom & Jerry.) Tout autour de nous, on le traitait de menteur, mais c'était pourtant vrai. L'homme en uniforme était son papa, et mon voisin. Je le connaissais bien, tout comme je connaissais, et aimais, sa maman, Maj-Lis, que j'allais souvent voir dans sa cuisine, pour lui raconter des blagues de gamine. Je suis retournée la voir, dans sa petite maison de campagne, à la fin des années 1980. Son mari, qui allait mourir en 1989 était déjà proche de la fin à ce moment-là, et je n'ai pas pu le rencontrer.
Le papa de Pa fût promu major-général l'année de mes trois ans. C'était un titre qui imposait beaucoup de respect dans l'entourage. Je me rappelle encore la façon dont les gens le prononçaient, y compris mon père.
Le major-général avait été aide de camp du Maréchal Mannerheim pendant la guerre, c'est même lui qui avait inventé le cocktail qui porte le nom du Maréchal, un Mannerheim, composé à l'époque de spiritueux de style vodka de mauvaise qualité, de vermouth français et de gin, les deux derniers ingrédients ayant été ajoutés afin de couvrir le mauvais goût du premier.
Il continua à ce poste quand Mannerheim devint président, et il succéda à lui-même, en tant que premier aide de camp des deux présidents suivants, Juho Kusti Paasikivi et Urho Kaleva Kekkonen, les deux seuls que j'ai connus personnellement.
Je n'ai donc pas connu la guerre, mais j'ai connu des gens qui s'y sont battus, tel l'homme qui allait devenir mon dentiste des années plus tard. Pendant la guerre, pour sauver sa peau, il s'est accroché à quelque chose qui flottait, et qui l'aidait à flotter par la même occasion, et il a traversé à nage le lac Ladoga dans l'isthme de Carélie, que la Finlande fût obligée de céder à l'Union Soviétique à la fin de la guerre. Il n'est peut-être pas la peine d'ajouter que mon futur dentiste n'en sortit pas tout à fait indemne.
Les Caréliens, dont les terres furent cédées au puissant voisin en "dédommagement" (cela me rappelle un peu la situation actuelle quand ceux qui se défendent contre les voyous qui les attaquent, finissent par être jugés coupables) furent accueillis partout dans le pays. C'étaient nos réfugiés, et les reloger était un devoir et un honneur pour tous.
En face de chez nous, là où j'ai passé les vingt premières années de ma vie, il y avait, au pied de la Cathédrale Ouspenski, la plus grande église orthodoxe en Europe occidentale, un abri pour la population civile. Chaque mercredi (était-ce bien le mercredi ou un autre jour de la semaine?) à midi pile retentissait une sonnerie, une alarme, dans la ville. Ce n'était pas bien grave, c'était juste pour vérifier son bon fonctionnement. Si nous l'avions entendu à un autre moment de la journée, il aurait fallu courir se réfugier dans l'abri le plus proche. Tout le monde le savait.
Là où je déménageais ensuite, il y avait un abri identique. En fait, il y en avait, et il y en a toujours partout, car ils ont été rendus obligatoires par législation. Ce ne sont pas des simples abris anti-aériens, mais beaucoup plus performants.
Je n'ai donc pas connu la guerre, mais la période après ma naissance n'était pas simple non plus. La période de la guerre froide entre les deux grandes puissances mondiales se faisait ressentir partout dans le monde, et nous avions en plus à faire directement avec une de ses deux puissances le long d'une frontière de 1340 km, avec des miradors de part et d'autre, ainsi que des panneaux qui en interdisaient l'accès encore longtemps après ces premières années.
En outre, le fait que le pays souhaite élargir son commerce internationale d'avantage en dehors de l'Union Soviétique ne plût pas à celle-ci. Les relations diplomatiques furent interrompues avec entre autre le départ de l'ambassadeur soviétique en octobre 1958, et intervint une période appelé "gel de nuit" qui prit fin avec la rencontre du président Kekkonen avec Nikita Khrouchtchev et Andreï Gromyko fin janvier 1959 à Moscou. Les relations se dégradèrent de nouveau deux ans plus tard, à peu près en même temps que le mur de Berlin fût construit, et je me rappelle encore la crainte qui transpirait des grandes personnes même à l'encontre de la petite fille insouciante que j'étais.
En se référant au traité finlando-soviétique signé en 1948, les soviétiques envoyèrent à l'automne 1961 aux finlandais une note diplomatique qui parlait de la menace représentée par l'Allemagne Fédérale, tout en sollicitant des consultations d'entraide militaire. Tout se termina - malgré la crainte qu'on pouvait avoir - pas trop mal.
C'était dans ces années d'incertitude politique, et aussi économique, avec beaucoup de chômage et peu d'espoir, qu'un de mes oncles décida avec sa femme d'émigrer vers un pays plus prospère et surtout des voisins moins belligérants.
Ce n'est sans doute que quelques années plus tard que je fus grande assez pour voir le film "Le Soldat Inconnu", réalisé d'après l'œuvre écrit en 1954 par Väinö Linna d'après ces propres expériences pendant la guerre de continuation. C'était un film en noir et blanc, réalisé en 1955 par Edvin Laine, qui retraçait la guerre entre des simples soldats finlandais et l'envahisseur. Le Soldat Inconnu a fait l'objet d'un second film trente ans plus tard, en 1985.
Je n'ai pas connu la guerre, mais la guerre est toujours là, quelque part. Elle tue des innocents, elle les déracine. Elle fait du mal non seulement à ceux qui y participent de gré ou de force, mais aussi aux autres innocents, même longtemps après. Elle déchire les familles, elle fait se réveiller en sueur des hommes et des femmes qui enfants ont souffert des traumatismes de leurs parents. Longtemps après. Les conséquences d'une guerre ne finissent jamais.
Les guerres ne sont pas décidées, ni souhaitées par les civiles, mais par des personnes avides de pouvoir, cupides de richesses, parfois aussi dictées par leurs propres peurs. Ils entraînent dans leur sillage des personnes qui pensent comme eux, et font ensuite se massacrer des innocents, tout en se mettant eux-même à l'abri afin de voir les richesses, le pouvoir s'accumuler pour eux.
Même les pays qui décident d'en aider d'autres ne le font pas par compassion, mais par intérêt. Quand la Finlande était en guerre, elle fût bien aidée par quelques volontaires, on ne peut pas le nier, mais quand par exemple les Français et les Britanniques proposèrent d'envoyer des bataillons d'aide par le nord de la Norvège et de la Suède, ils ne dirent pas que ce n'était qu'une toute petite partie qui aurait réellement été envoyée en Finlande, mais que la plupart des soldats serait restée dans le nord scandinave, là où il y avait de la richesse minière, plus intéressant à défendre qu'un pays agricole.
L'histoire ne nous a pas appris grand-chose. La preuve, elle se répète tout le temps. Je ne peux que souhaiter qu'un jour nous puissions comprendre que la haine de l'autre ne mène à rien de bon, mais que des individus attisent cette haine pour nous envoyer les uns contre les autres, dans le seul but d'assouvir eux-mêmes leur cupidité de richesse, leur avidité de pouvoir. Et nous tombons très souvent, pour ne pas dire toujours, dans le panneau.
8 commentaires:
Nous avons tous été effectivement marqués par " procuration familiale " par ces guerres. Mes grands parents ont été les témoins de 14-18 et de 39-45, ma grand-mère m'a souvent relayé l'horreur de la première, la perte d'un membre de la famille, et les blessures de ceux qui en sont revenus. Mes parents, enfants, ont été les témoins des bombardements, de l'occupation. Malgré toute l'horreur qu'ont véhiculé ces guerres, elles sont encore à l'ordre du jour dans d'autres pays et dans le nôtre sous forme larvée. Doit-on véritablement être fatalistes pour penser que la nature humaine est ainsi faite ? Et qu'aucune leçon ne sera tirée des exemples terrifiants du siècle passé pourtant si proche ?
Moi non plus, je n'ai pas connu la guerre mais j'ai beaucoup lu à ce sujet. ON pourrait dire que la guerre c'est comme la mode, c'est un éternel recommencement ; quand ce n'est pas ou plus dans un pays, c'est dans un autre. L'homme est né avec une âme guerrière, dont certains sont avide de conquête quelle soit, d'argent, de pouvoir et de territoire, quand ils ne sont pas complètement fous comme Hitler et Bachar en passant par Staline.
Bien évidemment que les aides de certains à venir au secours d'autres ont des raisons bien particulières. Faut croire qu'en Syrie il n' y a rien à gratter.
Mon arrière Pépé est revenu de 14-18 perturbé psychologiquement et diminué par une congestion cérébrale qu'il a faite à l'arrière du front (compte tenu de son âge il avait été affecté aux popotes). Un oncle a été fait prisonnier dès 39 et transféré dans un camp en Allemagne. Ma famille est partie en exode et quand au bout de quelques kilomètres on leur a dit que les Allemands avait passé la Loire, elle a fait demi tour pour trouver sa maison occupée par des officiers teutons. Mon Papa fut réfractaire au STO.
Tout cela n'a pas calmée la France puisque nous sommes allés faire la guerre d'Indochine et celle d'Algérie. Les Ricains ont pris une pâtée en Corée et cela ne les a pas empêchés d'aller s'en prendre une autre au Viet-Nam. Larry, appelé à 19 ans à cause de sa date de naissance a fait 6 mois de formation, 6 mois de combat et 6 mois d'hôpital.
La troisième guerre mondiale est plus sournoise, elle vous pète à la gueule là où on ne l'attend pas.
"Ma guerre" ça c'est un beau titre ! Cependant il faudrait en trouver un autre il me semble lorsque tu publieras tes mémoires, elles seront sans doute plus passionnantes, mieux écrites et moins égocentriques que celles de Mme Angot (je dis cela mais je ne l'ai pas lue alors que toi si)
En plus tu ne donnes pas de leçon de morale...
Minäkin olen syntynyt vasta sodan jälkeen, mutta sota on ollut vahvasti elämässäni. Viipurilaisen äitini perhe menetti kotinsa ja omaisuutensa Karjalaan. Mieheni joutui lapsena ja nuorena lähtemään evakkoon kolmesti: ennen talvisotaa, talvisodan aikana ja lopullisesti kesällä 1944 vain päivää ennen Viipurin valtaamista. Isäni palveli talvisodassa rintamalla lääkärinä ja jatkosodassa päämajassa marskin henkiläkärinä.
Varsinkin evakkojen sukulaisena toivoisin että emme unohtaisi omaa historiaamme emmekä suhtautuisi pakolaisiin torjuvasti ja epäluuloisesti. Kaikki me olemme ihmisiä, uskonnosta riippumatta. Minusta on järkyttävää, että pääministerin naapurit paheksuvat hänen päätöstään antaa kotinsa pakolaisten käyttöön.
Ina, tata juuri mina halusin tuoda esille - mutta monet eivat halua kuulla. FB-sivustollanikin on tavallista vahemman kommentteja ("ystavat" eivat halua sanoa minua vastaan, ja siksi eivat sano mitaan). Minusta meilla kaikilla on syyta auttaa muita, meita on jo autettu, olisimme suomalaisia tai ranskalaisia (tai jotain muuta). Olemme sen velkaa.
Sait-on au moins avec combien de pays la France est en guerre? Á quoi servent les journaux, je me le demande de plus en plus souvent. Il nous faut aller chercher les informations si nous le voulons. Je reviendrais lire une troisième fois ton texte.
Huhuu! Hengissä ollaa vaikkei täältä ole mitään kuulunut. ;)
Ma famille française disait toujours * vous, en Suisse, vous n'avez pas connu la guerre*. Non pas les bombes. je me souviens quand m'aime des sirènes, quand nous devions descendre à la cave ! !
Je me souviens que ma mère ne mangeait qu'une soupe par jour. Que nous avions des coupons de rationnement pour le lait, le pain. ( retrouvé dans le musée du blé et du pain ). Qu'il n'y avait pas de travail. Que mon père, courageusement prenait ce qui se présentait. Il avait tous les diplômes pour travailler dans l'hôtellerie. Je me rappelle la radio qui partait au *mont de piété*, mais revenait toujours. Non, nous n'avons pas eu la guerre, mais les dommages collatéraux étaient bien vivants.
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