vendredi 26 décembre 2014

Prendre racine

C'est en regardant sur Arte la rediffusion d'un reportage sur la Suède, que j'ai pensé aux difficultés d'intégration.

Dans l'émission, une jeune suédoise d'une vingtaine d'années, d'origine iranienne, arrivée en Suède avec ses parents  à l'âge de six ans racontait qu'elle s'était sentie suédoise jusqu'à tout récemment. 

S'agissant d'une rediffusion d'une émission que j'avais déjà vue, il y a peut-être un an ou deux, le mot récent me fait penser que ce sentiment n'a rien à voir avec ce dont on peut avoir des échos depuis quelques temps, à savoir une montée en puissance de la xénophobie dans beaucoup de pays, notamment en Suède, et dont l'incendie d'une mosquée à Eskilstuna, au sud de Stockholm, la nuit dernière est un exemple, mais  de quelque chose qui venait du plus profond d'elle-même, et que j'appellerais une recherche de ses racines.

Etant une migrante moi-même, j'ai en moi deux cultures, celle de mon enfance, et celle que je vis depuis maintenant bientôt quarante ans. Ce sont deux cultures européennes, avec des traditions chrétiennes, relativement bien entre-assimilables, en tout cas en y mettant un peu de bonne volonté.

Je ne pense pas tous les jours à mes racines, mais bien évidemment il y a des moments ou elles resurgissent. Plus on vieillit, plus on se souvient...

On a toujours migré et on migre beaucoup aussi aujourd'hui. Certains le font par obligation, d'autres par goût de l'aventure. Les adultes décident, les enfants, comme notre irano-suédoise, suivent, et portent eux aussi les conséquences de leur déracinement.

Si j'avais eu un enfant, il aurait un jour pu se demander d'où il venait, car il aurait forcément eu des contacts avec les deux branches de sa petite famille.

J'ai alors pensé à une petite fille de sept ans, fruit d'une "union  Erasmus", ce phénomène qui a vu se former de nombreux couples binationales. Son père finlandais, a rencontré la future maman française en Allemagne, lors d'un échange Erasmus.  Ensemble ils parlaient anglais à l'époque, ils le font encore aujourd'hui, ayant depuis l'époque allemande vécu principalement en Finlande et en Nouvelle Zélande,  pays où leur fille  est née, et où celle-ci a appris l'anglais, le français et le suédois, changeant facilement d'une langue à une autre, en fonction de la personne avec laquelle elle parle. Avec moi par exemple, elle parle français, quand elle vient me voir des Pays Bas, pays où elle parle maintenant aussi le néerlandais. 

Plus tard, arrivera-t-il un jour où cette petite fille se demandera d'où elle vient? Voudra-t-elle un jour  retourner à Christchurch, ville détruite par un épouvantable tremblement de terre, et jamais reconstruite? Se sentira-t-elle hollandaise, française ou finlandaise, elle qui est aussi néo-zélandaise?

A la recherche de ses racines, ce jour-là, elle devra voyager.

Sa cousine de six ans fera des voyages plus courts, car ses parents sont finno-estoniens. Elle n'aura qu'à prendre le ferry entre Helsinki et Tallinn pour passer d'une racine à l'autre.

J'espère, que ce jour venu, ces deux petites filles auront le sentiment d'être riches par leurs racines. Je le pense aussi, car je compte sur leurs parents pour leur montrer, par leur façon de vivre, que les racines peuvent se mélanger pour créer une vie solidement ancrée dans de belles et nombreuses traditions.

Sans doute le déracinement  est-il plus facile pour quelqu'un qui migre parce qu'il en a envie, et non parce qu'il est persécuté, pour un problème d'argent ou de famine,  et qui laisse derrière ce changement de pays un goût d'amertume.

Sans doute l'expérience des parents a-t-il une influence sur la vie de leurs enfants, mais il faudrait accepter de voir la bifurcation, la multiplication des racines comme une richesse et non comme un appauvrissement. Cela pourrait résoudre pas mal de problèmes.


lundi 15 décembre 2014

En vue des fêtes

Les fêtes de Noël approchent, ainsi que le réveillon de la St Sylvestre.  Certains s'y préparent déjà, mais j'ai l'impression de voir moins de maisons et de balcons décorés avec des guirlandes lumineuses que par les années passées.

C'est peut-être parce que je ne sors pas beaucoup, et alors seulement en coup de vent pour acheter un bout de pain.

De plus en plus ermite, je ne le suis pas totalement, malgré tout.

Samedi dernier, lors d'un déplacement j'ai été amenée à discuter avec des professionnels des métiers de bouche. 

Bien entendu, nous avons parlé des fêtes ainsi que de leurs carnets de commandes qui restent très peu remplis.

Le champagne ne se vend pas, "alors pas du tout" selon un grossiste, et les petits paniers de gourmandises ne trouvent pas acheteur si leur prix dépasse les 15 à 20 euros.

Il n'y a pas longtemps ma charcutière préférée me tenait un discours similaire. Les clients ne passent pas de commandes pour les fêtes, ce qui change totalement des années précédentes.

Je sais, il y en aura peut-être parmi vous pour dire "oh, les commerçants, ils ne sont jamais contents, pourtant il se font les c.....s en or".  C'est pourquoi je préfère ajouter que ce ne sont pas ceux en haut de l'échelle qui m'ont tenu ces propos, mais plutôt ceux qui exécutent, ceux qui ne tiennent pas les rênes de la bourse.

Peut-être sommes-nous devenus des consommateurs  frileux à force de nous habituer au réchauffement climatique?

Nous, nous avons prévu de passer les fêtes avec Moumoune et Foufou. Et vous?




mardi 25 novembre 2014

Nefertiti

30/10/1998 - 25/11/2014

vendredi 14 novembre 2014

En attendant la fin de la semaine de travail



Enfin une bonne nouvelle: la croissance a légèrement augmenté au troisième trimestre! 

Mais quel sera le chiffre en fin d'année?

Je ressens, depuis le mois d'octobre, et plus encore depuis novembre, une chute spectaculaire dans l'économie locale, et malheureusement, je ne suis pas seule à le dire.

Mes contacts, clients, fournisseurs, confrères et concurrents disent plus ou moins  la même chose. Cela ne va plus du tout.

En prenant seulement l'industrie papetière en Seine-Maritime, les nouvelles ne sont pas excellentes.

Hier j'ai appris qu'UPM fermera une machine de papier journal sur deux dans son usine de Grand Couronne, ce qui entraînera la suppression de près de deux cents postes. (UPM ferme aussi en Grande Bretagne et en Finlande, mais cela n'aura sans doute pas trop d'influence sur la croissance française, quoique, indirectement peut-être...)

C'est vrai, on lit aujourd'hui son journal sur internet, moi la première d'ailleurs. Nous n'avons donc pas besoin d'autant de papier journal que par le passé. (On le disait déjà à l'époque lointaine où j'étais active dans l'industrie papetière, mais la tendance n'a fait que se renforcer pendant les dernières décennies.) 

En début du mois, c'était Smurfit  Kappa, producteur de cartons d'emballage, qui annonçait la fermeture de l'usine de Ponts et Marais, mais aujourd'hui l'usine serait à vendre. Trouvera-t-elle un acheteur, voilà la question. 

Pourtant tout ce qui se vend et se transporte aujourd'hui est emballé, et le carton - matière recyclée et recyclable - est en bonne place pour faire des emballages, ne serait-ce qu'au point de vue écologique.

En élargissant la questions à d'autres activités, on peut citer une usine fécampoise, Global Plastics, vieille de 25 ans, qui a été placée en liquidation judiciaire fin octobre, avec comme résultat la suppression d'une bonne quarantaine  de postes. On n'y fabriquera plus de film alimentaire.

Aujourd'hui même, un commercial (je ne citerai pas le nom de l'entreprise, je n'en donnerai pas l'activité non plus, car on y travaille encore), se plaignait que plus rien ne se vend, que le téléphone ne sonne pas, et que personne n'accepte des rendez-vous.

Alors moi, sans être pessimiste de nature, je ne pense pas que la croissance du quatrième trimestre sera vraiment formidable... j'espère me tromper, et j'ai l'intention de passer un bon weekend, sans penser économie, décroissance, récession.

Quand DD sera rentré, ce qui ne devrait pas tarder, j'essaierai de trouver une bouteille de bon vin derrière les fagots, à déguster avec les restes d'un rôti de porc, suivi d'un excellent fromage de Neufchâtel, car il ne faut pas se laisser abattre par les mauvaises nouvelles, mais au contraire, tout faire pour les combattre.

mardi 28 octobre 2014

Maxime


7 ans aujourd'hui. Joyeux anniversaire à Maxime, ici avec son nouveau vélo en emballage cadeau.

mardi 30 septembre 2014

C'est l'automne

Moumoune, déjà dans sa dix-neuvième année, aime encore sortir dès qu'il fait beau. Elle a ses places préférées, à coté d'une branche d'arbre par terre, protégée par celle-ci, sur une carpette que j'avais sortie pour la nettoyer et qui y est restée pour elle, et aussi directement sur les cailloux à coté des quelques fleurs qui restent.

Des fois elle se réveille, miaule un peu et nous allons la voir, la prenant dans les bras pour qu'elle sente que nous l'aimons beaucoup.

Moumoune vit à l'heure de l'automne.


mardi 5 août 2014

Juillet est passé

Le temps passe tellement vite. Déjà plus d'un mois s'est éc(r)oulé dépuis la dernière fois que j'ai ouvert ce blog.


Une grue très lourde a eu le temps de monter le chemin, enfonçant par la même occasion un bout de terrain chez nous. Son conducteur avait du mérite (à notre avis, il avait été envoyé au casse-pipe, car il n'y avait pas beaucoup de place pour manœuvrer, surtout en bas du chemin).




Elle est monté pour démonter le pylône de la ligne à haute tension qui passe non loin de la maison. Et son conducteur est reparti en marche arrière. Chapeau!






















Un orage de grêle s'est abattu sur la région, inondant des villes voisines, et abîmant notre chemin plus encore que la grue. Le chemin n'était qu'un ruisseau, que dis-je, une rivière, un fleuve. Le gravier s'est - comme d'habitude - trouvé en bas, sur la route.





Les ex-néo-zélandais sont venus pour une bonne semaine et nous avons tous fait la cuisine ensemble.




Surtout Maxime, d'ailleurs, qui préparait sa spécialité, le risotto au poulet cuit cuit cuit.








C'était fabuleux, je n'avais rien à faire pendant toute la semaine (sauf mon travail quotidien, bien entendu.) Pas de problème pour savoir quoi manger!




Les occupants d'un camping-car hollandais sont venus dîner. Autour de la table on parlait (dans l'ordre alphabétique):


anglais
cauchois
français
néerlandais
suédois


et tout le monde réussit à se comprendre.



Quelques promenades en voiture pour visiter le coin, une mini-croisière sur la Seine. 



Et surtout une amitié entre Maxime et les trois chats, notamment Foufou qui dès le premier soir montait se coucher à coté de son amie. 

Les parents de Maxime en ont d'ailleurs fait une série de photos: Foufou qui dort à gauche de Maxime, Foufou qui dort à droite de Maxime, Foufou qui dort aux pieds de Maxime, Foufou qui dort exactement dans la même position que Maxime...









En août voilà le calme revenu, se dit Nefertiti, en respirant l'odeur des flox tout en regrettant le départ de la bonne cuisinière qu'est Emilie.


jeudi 3 juillet 2014

Le menuisier

Depuis quelques semaines DD a une nouvelle marotte; il fait des meubles.

Je lui tire mon chapeau, car sans avoir les moyens et les connaissances du Chéri de Claude, il a déjà fabriqué, avec

- du bois de récupération
- un marteau
- un tournevis cruciforme (et des vis, bien sûr)
- une équerre
- une égoïne 
- une perceuse
- du papier à poncer (à la main)
- un crayon à papier
- de la colle à bois

un lit pour deux personnes.

Si j'ajoute une scie sauteuse, je peux aussi ajouter deux tabourets bas avec des trous de décoration sur les cotés. Des cœurs, entre autres.

(Message à l'attention de Brigitte qui lui disait il y a longtemps déjà: "Toi, de toute façon, à part conduire ton camion, tu ne sais rien faire."  et à qui j'ai envie de répondre que DD sait faire beaucoup plus de choses qu'elle ne peut s'imaginer. Je m'abstiens d'en dresser une liste, elle pourrait s'en vexer.)

lundi 23 juin 2014

Eva

En visionnant une vidéo de la dernière campagne contre l'abandon des animaux de la SPA, celle où on voit un chien s'inquiéter de l'absence pour lui inexpliquée de son maître, j'ai pensé à Eva.

Je n'ai d'ailleurs pas besoin de voir des vidéos de chiens pour penser à Eva, car nous avons, en quelque sorte, sympathisé, bien que moi, je sois plutôt chat que chien, et Eva, de son coté, exclusivement chien.

Eva et moi avons fait connaissance il y a quelques mois déjà, mais je ne l'ai jamais vue depuis.

DD et moi nous rendions quelque part en empruntant le réseau plus que secondaire, quand nous avons vu un chien sur le bord de la route, à coté d'un vieux portail en bois. Nous ne l'y avions jamais vu avant, et pourtant nous passons souvent par là. 

De l'autre coté du portail il n'y a que le bois, et un chemin forestier qui doit mener quelque part, on peut s'imaginer à une maison isolée dans la forêt.

Le chien était un labrador couleur or. Il n'y avait que lui, et il regardait notre voiture passer.

Sur notre chemin de retour, un peu plus tard, le labrador était toujours là, mais il avait changé de place et se trouvait déjà sur la chaussée, regardant dans les deux sens, comme s'il attendait désespérément quelqu'un qui ne venait pas.

Nous avons ralenti pour éviter tout accident. Nous avions l'impression qu'il voulait nous arrêter. Son comportement ne nous paraissait pas normal.

Un peu plus tard nous passions de nouveau par là. Le chien errait sur la route, il s'était éloigné du portail et avait traversé la route.

Mais que faisait il donc? Nous avons continué notre chemin sur environ un kilomètre ou deux avant de faire demi-tour.

Le chien cherchait peut-être de l'aide? Et s'il était arrivé quelque chose à son maître, et que celui-ci gisait seul dans sa maison isolée dans la forêt? (On a de l'imagination, ou on n'en a pas!)

Quand nous nous sommes arrêtés au niveau du chien, celui-ci c'est mis à aboyer.

C'est avec un peu d'appréhension que je suis descendue de la voiture pour m'approcher du labrador. Je l'ai déjà dit, je suis plutôt chat que chien. DD paraissait inquiet pendant que je mettais des gants pour pouvoir toucher le chien (je suis allergique à ces animaux, il me font tousser et peuvent déclencher une crise d'asthme).

Tout en continuant d'aboyer, le chien s'est laissé approcher. J'ai pu regarder la petite plaque accrochée à son collier. Un nom, Eva, y était marqué, ainsi qu'un numéro de portable.

Ce n'était donc pas un chien abandonné.

J'ai fait le numéro et je suis tombée sur une personne en train de faire ses courses en ville.  Apparemment Eva s'était échappée, et avait quitté  la maison dans le bois. Son maître devait lui manquer.

Le propriétaire m'a demandé si je pouvais lui amener le chien, et nous nous sommes mis d'accord pour qu'il vienne le chercher chez moi. 

J'ai attachée Eva à une longe (il y en a toujours une dans la voiture de DD), et elle a gentiment grimpé dans la voiture par la cinquième porte (heureusement ce n'était pas la voiture avec les sièges en cuir car la route était boueuse).

Eva paraissait contente, très contente. Pourtant nous ne nous connaissions pas.

Nous étions à peine rentrés à la maison qu'une grosse voiture arrivait déjà pour nous retirer Eva.

Depuis ce jour, chaque fois que nous passons à coté du vieux portail en bois nous disons "bonjour Eva". J'aimerais bien la revoir un jour, et pourtant je suis plutôt chat que chien.

jeudi 12 juin 2014

Du vieux avec du neuf

Nombreux sont ceux qui, par goût ou par obligation, font du neuf avec du vieux, mais plus rares sont ceux qui font le contraire, à savoir du vieux avec du neuf.

C'est pourtant ce que j'ai vu en faisant un petit tour la semaine dernière, celle où je n'étais pas sensée travailler, mais où on a pu me voir à mon bureau plus d'une fois.

C'était malgré tout plus calme que d'habitude, et j'ai pu me reposer un peu. Pas assez toutefois, surtout que j'ai profité de cette semaine pour mettre de l'ordre dans la maison. (Je n'ai pas fini, malheureusement...)

Pour revenir à nos moutons, j'ai d'abord cru à un mirage, dû à la fatigue, en voyant cette chaumière normande installée dans un pavillon moderne. 

Il y avait même un cheval, des vaches normandes (celles qui portent des lunettes de soleil), une chèvre, une poule et un coq. J'espère que le dernier n'est pas trop bruyant et qu'il ne dérange pas les voisins.

Mais on ne peut pas photographier les mirages... je suppose donc que ce que j'ai vu n'est pas le fruit de mon imagination (pourtant débridée, selon certains), mais le rêve de celui qui habite cette maison.

lundi 2 juin 2014

Ras la casquette

La Médecine du Travail fait tout pour avoir ma peau.

Non contente de m'énerver lors de ma visite, en m'expliquant qu'il est dangereux de verser un liquide sur une prise électrique, elle fait de son mieux pour me stresser aussi pendant mes semi-congés.

Je suis en effet "en vacances" pour une semaine. Un de nos plus gros clients étant en arrêt technique, nous en avons profité pour mettre tout le monde en congé, et pour ne pas mettre le réveil à 3-4h chaque matin.

Il faut néanmoins s'occuper du travail administratif pendant cette semaine. Rien d'urgent (à faire dans la seconde), mais rien à laisser à plus tard non plus.

A 12h27 j'ai eu le premier message énervant du jour. Il venait de la Médecine du Travail: "En dépit de notre convocation, nous avons le regret de vous informer que M X ne s'est pas présenté(e) ce jour à la visite d'embauche avec le Dr Y. Conformément à nos statuts, vous recevrez une facture concernant cette absence non excusée...."

J'avais pourtant dit, au téléphone, au moment où j'ai reçu la convocation pour M X, qu'il serait en congé début juin. Je l'avais de nouveau confirmé le 14 mai, par mail cette fois-ci, demandant une autre date. Sans réponse de la Médecine du Stress, j'ai envoyé encore un mail le 26 mai "Je vous confirme encore une fois que M X ne pourra pas passer sa visite le 2/6 pour cause de congés." Je me doutais qu'il y avait un hic. Je l'ai senti.

Aujourd'hui j'ai contacté le Bureau pour lui demander de lire le courrier que j'ai envoyé, et on m'a répondu "on va vérifier, et si c'est exact, vous n'aurez pas de facture". 

"Si c'est exact..." Je soupçonne le Bureau de vouloir ma peau. Mais je tiendrai bon - et je mettrai dans nos statuts que pour toute facture qui nous sera envoyée sans raison, il y aura une contre-facture, pour un montant largement supérieur, afin de  payer le temps que je dois passer - inutilement - à corriger les erreurs de la Médecine du Travail et autres RSI qui - quand ils n'ont pas envie de chercher - vous obligent à prouver que vous avez déclaré, informé, payé etc.

A part me battre avec ces gens-là, je passe mes "vacances" à mettre un peu d'ordre dans la maison...


mardi 27 mai 2014

Qui va piano...

On peut, il me semble, voir que le terrain est en pente sur la gauche de la photo. La pile de bois descend vers le terrain voisin.

Avant, plus on se déplaçait vers la droite de la photo, plus le terrain descendait. Maintenant ce n'est pas plat, mais presque. 

Je ne compte plus le nombre de brouettées d'argile et de marne déplacées par le pauvre DD à ces moments de liberté. Liberté sous condition de bosser...

Quelques touffes d"herbes poussent là où je vais étaler du gros gravier, comme je l'ai déjà fait autour du pot récupéré chez le Bouc.

Lui est sa femme Brigitte voulaient s'en débarrasser, et je pense qu'ils étaient bien contents quand DD l'a mis dans notre voiture. Il faut dire qu'il est lourd, très lourd même, étant sans doute fabriqué en béton ou quelque chose de similaire.

Je lui ai juste donné une couche de peinture non uniforme afin de le rajeunir un peu, avant d'y planter des bulbes de glaïeuls sous les pétunias achetés pour l'occasion.

La boule dorée à sa gauche fait partie de la déco. Celui qui tente de la soulever sera probablement étonné par son poids. Elle ne s'envolera pas facilement.

La terrasse prend forme. Elle est loin d'être prête, mais on peut déjà s'y promener. 

Plus les travaux avancent, plus je me rends compte que mon idée initiale sera modifiée tout au long de ces travaux. Je vois déjà les inconvénients d'un talus qui deviendrait de plus en plus haut, si la terrasse continuait en ligne droite vers la "forêt". Il va donc falloir en modifier le tracé, ou en faire deux!

Mais j'ai le temps. Le temps de cogiter, de changer d'avis, de visualiser les choses sur mon écran intérieur.  Quelle chance qu'aucune entreprise n'ait voulu venir faire les travaux, car à faire trop vite, je les aurais sans doute ratés.

Aujourd'hui je suis contente de ce qui a déjà été fait.

lundi 5 mai 2014

Le muguet

Dans un commentaire à mon petit mot précédent, Marguerite disait avoir appris récemment que le muguet est la fleur nationale de la Finlande.

En effet, si on visite la page française du "muguet" sur Wikipédia, on apprend même que le muguet l'est devenu en 1982. Cette année revient sur d'autres sites aussi, ce qui me chagrine.

En 1982 j'étais déjà en France, et ne m'occupais pas de fleurs nationales ou d'autres détails concernant la flore finlandaise. Pourtant je savais déjà que le muguet était pour les finlandais ce qu'est le lys pour les royalistes français.

Et pourquoi? 

Parce que je n'étais pas très grande, quand en suivant un jour, comme je le faisais de temps en temps, mon père à travers le palais présidentiel, j'appris - en quittant la grande salle à manger avec lui, il me semble, à moins que ce ne soit la salle des glaces - que Sylvi Kekkonen, l'épouse d'Urho Kekkonen, que j'avais vu devenir président de la république finlandaise en 1956, (et dont j'avais aussitôt fait le "portrait" le trouvant beau) et qui l'était encore à mon premier départ (pour la Belgique) en 1974, souhaitait voir que sa fleur préférée, le muguet, devenir officiellement fleur nationale.

Donc, quoi qu'en dise Wikipedia et d'autres "spécialistes", le muguet était lys déjà bien avant 1982. Il paraîtrait qu'il a été choisi par référendum en 1967, et mes souvenirs, aussi vivaces que le muguet lui-même, peuvent correspondre à cette date, ou plutôt en être antérieurs, ce qui voudrait dire que le peuple a suivi les souhaits de la présidence.

(Bien entendu, je n'étais pas d'accord avec Madame la présidente, préférant moi-même depuis que j'étais toute petite la campanule qu'on voyait pousser le long des chemins que j'empruntais en été. )

mercredi 30 avril 2014

Quoi de neuf

Encore un mois de passé. Avril fut plus froid, plus humide aussi, que le mois de mars. Pourtant, en ce mercredi, veille du 1° mai, les feuilles des arbres sont sorties, sauf celles du tilleul, bien sûr, dont les branches sont encore toutes nues. 

J'ai enfin pris le temps d'aller me faire couper les cheveux. Il était temps. Il sera d'ailleurs bientôt temps de nouveau. Les cheveux courts ont la fâcheuse manie de pousser beaucoup trop vite et de devenir trop longs. Ou trop courts pour vraiment être des cheveux longs, si on veut. Et à ce moment là, ils ne poussent jamais vite assez. C'est drôle.

Je me demande si je peux fermer le bureau plus tôt que d'habitude ce soir. Les coups de fil ont été plutôt rares toute la journée, les gens étaient sans doute en train de préparer un long weekend déjà tôt ce matin.

Nombreux sont ceux qui feront le pont, le premier pont du mois de mai, mais pas le dernier. Il y en aura trois en tout. Celui-ci, celui de la victoire de 1945 (le 8 mai), et celui de l'ascension à la fin du mois. On ne travaillera pas beaucoup. Pour ceux qui font des semaines "normales", à savoir travaillent du lundi au vendredi, il n'y aura que dix-neuf jours de travail. Ou alors seize, s'ils font les trois ponts, ce qui n'est pas mon cas.

DD se trouve actuellement de l'autre coté des ponts, de ceux qui enjambent la Seine.  Je ne pense pas qu'il rentrera avant 20h, que je ne regarderai pas à la télé, vu que le téléviseur est chez le réparateur depuis la semaine entre les deux élections municipales. Plus d'image, plus de son, ce qui finalement n'est pas trop gênant, car à part quelques rares exceptions, il n'y a rien de vraiment passionnant à la télé aux heures où je peux la regarder.

Le résultat des élections, je l'ai trouvé sur internet, et c'est aussi là que j'ai appris que l'équipe locale sortante n'est pas contente des résultats, et qu'elle conteste la légitimité du candidat qui fût pourtant son allié au deuxième tour.  Une manœuvre pour essayer de gagner si nous sommes amenés à voter une seconde fois? Il y en a qui se posent cette question.

Si l'équipe sortante à pris un râteau, moi, j'ai pris un balai de plus il y a quelques jours, pourtant cela ne m'incite pas tellement à faire le ménage. J'aimerais même plutôt récupérer le râteau dont certains n'auraient pas voulu, car le mien est tellement vieux  et édenté qu'il ne ratisse plus très bien dans le jardin. Et il y a de l'herbe coupée à ramasser. L'herbe est un peu comme les cheveux, elle pousse beaucoup trop vite au printemps, surtout quand il fait gris et humide.

Bref, il va bientôt être 18h. Je pense qu'il est temps que j'arrête tout, travail et blog y compris, afin de ne pas tout mélanger. 

Je vous souhaite à tous un bon 1° mai! Et je m'en vais sur la pointe des pieds.

vendredi 25 avril 2014

Repas et critique

Le temps est gris de nouveau. On n'a vraiment pas envie de se découvrir ne serait-ce que d'un fil, mais plutôt de rester bien au chaud.

Nous ne sommes pas allés dans ce qui est devenu notre "cantine" rouennaise samedi dernier, en fait, nous ne sommes même pas sortis ayant du monde à la maison le soir. 

Le dimanche midi nous étions invités. Coquilles St Jacques, poulet fermier (du vrai de vrai) et de très bons vins, allant du champagne au Sauternes en passant par un Gewurtztraminer et un bourgogne couleur rubis d'un âge vénérable. Le repas fut un délice, tout comme la mousse au chocolat maison d'une onctuosité à faire rêver.

Par contre, étant obligés de  nous rendre à Rouen le lundi de Pâques, nous avions le choix entre notre "cantine" et un restaurant à Duclair que DD aime bien. Cela faisait longtemps que nous y avions mis les pieds.

Hélas, il était fermé, et à la vitrine j'ai aperçu un panneau "changement de propriétaire". Dommage!

Nous avons donc poussé la porte d'une brasserie*) à Caudebec en Caux, un endroit où nous avions été invités il y a un an ou deux, et dont je gardais un souvenir correct.

En entrée DD a pris un os à moelle (8.10€) qui en réalité était un demi os long d'une petite dizaine de centimètres. Mon marbré de foie gras (9.40€) avait la taille d'une boite d'allumettes mais pas son épaisseur (plutôt l'épaisseur d'une allumette), et il était servi sur une miroir afin de paraître plus grand.

Les côtelettes d'agneau (Pâques oblige) étaient grasses, très grasses même, et accompagnées d'un peu, trop peu, de ratatouille d'aspect "boîte de conserve premier prix" (14.00€ par personne). Une personne à la table voisine avait préféré des frites comme accompagnement - je me demande s'il y en avait dix dans l'assiette!

Le nougat glacé "maison" (6.20€) était acceptable comme le sont en général les glaces, mais j'en aurais bien voulu un peu plus que deux fines tranches, car à, ce moment-là j'avais encore faim!

Une bouteille de vin (19.00) un peu trop acide, et deux tasses de café (1.75€ pièce) finirent par faire grimper l'addition à 80.40€, ce que je trouve inadmissible pour de la très petite quantité en qualité médiocre. La prochaine fois je m'arrêterai à notre "cantine". Là au moins je suis sûre de bien manger et de ne pas avoir faim à la fin du repas. En plus, l'addition reste beaucoup plus raisonnable, en général autour des 57.40€ pour deux, voir moins si nous prenons la formule à 14.50€ (entrée, plat et dessert).



*)Au fil du temps, Caudebec en Caux, brasserie à ne pas fréquenter si on aime bien manger.


vendredi 18 avril 2014

The Easter Cat

HPY Easter  is what this magnificent Easter Cat imagined and designed by the great SusuPetal wishes all of you!  May I and my cats join the Easter cat in its wishes, and hope for a great Easter for all my friends and ennemies.

***

SusuPetal, I'm sorry I didn't ask you the permission to publish the cat (and its wonderful wiskers) - I just didn't have the time. May your Easter be as sunny and as good as your card is fabulous. I'll contact you privately later. 

lundi 14 avril 2014

Le talus a survécu

On dirait que je n'ai pas complètement oublié comment faire pour poster une photo et ajouter quelques mots sur ce blog. Après un peu d'hésitation j'y suis arrivée.

Le terrassement n'a pas beaucoup avancé pendant l'hiver, mais dernièrement DD a transporté quelques brouettées de marne et d'argile, et un peu moins de terre cultivable.

J'ai aussi eu le plaisir de voir que les plantes que j'avais installées sur le talus ont survécu à l'hiver et qu'elles commencent, pour certaines, à fleurir, tandis que d'autres ont déjà fini, les hyacinthes par exemple.

Des nouvelles piles de bois à brûler ont fait leur apparition tout près du grill, mais c'est désormais à l'intérieur que je grille les côtelettes et les saucisses, car ma nouvelle cuisinière est équipée d'un grill - ce qui est bien pratique quand on a décidé de faire un BBQ et qu'il pleut.

Bref, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes quand on s'occupe de son jardin. (Il y a encore beaucoup à faire...)


lundi 17 mars 2014

Pic de pollution

Impossible d'ignorer le récent pic de pollution.

Jeudi et vendredi, même ici, le ciel était impénétrable et je ne voyais pas la colline d'en face en mettant le nez dehors.

Que cela ait été dû plus au brouillard de mer qu'à la pollution n'y change rien. 

A la radio, à la télévision et même sur internet, on ne parlait que de l'anticyclone et du beau temps qui faisait pleurer et tousser même ceux qui ne sont pas allergiques.

Mais nous, nous étions en plein brouillard, et j'étais bloquée à la maison pour cause de travaux d'électricité. Les trois électriciens venus travailler, étaient venus chacun dans sa voiture. Il y en avait donc cinq devant la maison, étant donné que DD avait limité ses déplacements à cause de la pollution, et que moi, je passe le plus clair de mon temps dans mon bureau.

Samedi le brouillard s'est levé et le soleil s'est mis à briller. Soudain nous avons aperçu un immense nuage de fumée passer devant la maison. Un voisin profitait du beau temps pour brûler des saletés dans son jardin. Il faut croire qu'il n'avait écouté ni la radio, ni la télévision et qu'il n'avait même pas lu le journal du coin, et qu'il ignorait par conséquent tout du pic de pollution, car je ne peux quand-même pas prétendre qu'il avait allumé le feu par incivisme.

L'alerte à la pollution battait pourtant son plein, et même les transports en commun étaient gratuits dans le département. 

Un peu plus tard, DD et moi avant malgré tout pris la voiture pour acheter de quoi manger presque à côté. Les vitesses ayant été réduites de 20 km/h par rapport aux vitesses normalement autorisées, nous roulions en pépère - plus encore que d'habitude.

Pollution ou pas, elle grattait pourtant un peu au fond de la gorge, mais tout le monde nous doublait à vive allure. 

Dimanche le soleil était radieux. Si la température avait été un peu plus élevée, on aurait pu s'imaginer en été.

Partout sur notre route (car nous avons été amenés à sortir), des fumées s'élevaient et des automobilistes nous klaxonnaient quand nous ralentissions encore pour que je puisse en prendre quelques unes en photo, comme ici à Vittefleur



 ou encore là à Cany Barville.





Par contre, j'ai oublié de photographier les agriculteurs avec leurs tracteurs dans les champs. Il faut bien que le travail se fasse.

jeudi 13 février 2014

En faisant mes courses

Il pleuvait - comme d'habitude - hier soir quand je suis allée faire quelques courses au supermarché. J'étais donc contente de trouver une place matérialisée par des lignes blanches non loin de l'entrée, et j'y garai ma voiture pour ensuite essayer de me faufiler entre les gouttes d'eau.

D'autres avaient eu la même idée que moi, se garer le moins loin possible. Cela me parait normal quand il pleut. 


Mais eux, ils avaient mis leur voiture juste devant l'entrée, là où les gens passent avec leur chariot (caddie). Il n'y avait presque plus de place entre les voitures, et les gens devaient faire attention afin de ne pas les heurter. Heureusement je n'avais pas besoin de chariot pour mes quelques courses, car j'avais pensé à emporter un sac.


C'est devenu "normal" de se garer n'importe où, même quand il fait un soleil radieux (ce qui n'arrive pas bien souvent en ce moment). Il y a des voitures garées devant l'entrée  du magasin, devant les places pour les handicapés, devant les accès pour les piétons... et cela, même quand il y a des places libres prévues pour les voitures.

Après avoir glissé un bonjour à la caissière la plus proche, je me dirigeai droit vers le rayon librairie et pris un livre de Marc Lévy. J'ai découvert cet auteur il y a peu, et j'en suis fan. Pour le moment, le livre que j'ai le plus apprécié est sans doute Le Voleur d'Ombres, mais j'ai pris beaucoup de plaisir à lire aussi les trois ou quatre autres que j'ai déjà achetés. Et il y en a d'autres, ce qui est une bonne  chose.

Je passai ensuite devant l'étal de la poissonnerie et constatai que les prix avaient grimpé, au moins pour certains produits. Là où il y a quelque temps j'avais acheté des étrilles pour 4.50€ le kilo, il fallait maintenant débourser 7.50€. Les tempêtes successives y sont certainement pour quelque chose. Beaucoup de produits viennent de la Criée de Fécamp, et bien que les tempêtes aient été moins spectaculaires qu'en Bretagne, je suppose que les bateaux de pêche ont moins pêché que d'habitude.

Au rayon charcuterie il y avait une dame qui faisait ses emplettes tout en parlant au téléphone. J'ai vu que cela ne simplifiait pas la tâche de la charcutière, qui pourtant faisait de son mieux pour la servir. Quand ce fut enfin mon tour, nous nous sommes mises d'accord pour dire que ce n'était pas un comportement très poli de la part de la dame. 

Bien entendu, on peut être amené à répondre si le téléphone sonne, mais on peut abréger la conversation au lieu de rester collé à son portable pendant de longues minutes. La dame en question était déjà au téléphone quand elle s'était présentée devant l'étal pour y acheter ce qu'elle voulait.

La charcutière me découpa une tranche de pâté. Comme c'était l'entame, elle galéra un peu, mais parvint à me la sortir intacte. Parfois la première tranche tombe en morceaux, que les vendeuses proposent alors gratuitement aux clients qui, pour la plupart, refusent, comme si on ne pouvait pas manger du pâte en morceaux. Moi, j'ai déjà été ravie d'en accepter, en plus de la tranche que j'ai payé, et je n'ai jamais oublié de les en remercier.

Au rayon boucherie il n'y avait personne. Pas de client, pas de boucher. Je fis donc un petit tour pour prendre quelques pots de yaourt avant d'y retourner. Le boucher était en train de servir une cliente, et une autre attendait.

Quand ce fut son tour, elle demanda un bifteck. Elle voulait quelque chose de tendre, pas gras du tout et sans fibres longues. Il fallait aussi que ce soit de la viande française. Le boucher lui montra l'attestation d'origine de la viande, et lui proposa un morceau dans la poire qui l'attendait déjà. Je le trouvais un peu petit, mais ne dis rien, car ce n'était pas pour moi.

La dame accepta et le boucher pesa le morceau. Même pas cent cinquante grammes. 

Mais la dame n'en voulait pas autant, et le boucher prit son gros couteau et en découpa un morceau d'une trentaine de grammes. Trente grammes d'invendable. La dame s'en alla avec son bifteck de cent dix huit grammes.

Trente grammes  par ci, trente grammes par là. A la fin de la journée cela ne fait peut-être pas un bœuf entier, mais d'après le boucher que je questionnai, les gens deviennent de plus en plus pénibles. (Je l'ai déjà constaté à d'autres moments, et je peux donc le confirmer.) 

Quelle perte pour l'exploitant! Et qui dit perte pour l'exploitant dit prix en hausse pour le consommateur.

Quelle chance d'avoir un supermarché avec un rayon de boucherie à la coupe, au lieu d'être obligé d'acheter son bifteck en barquette, sous film plastique, ce qui crée aussi beaucoup de déchets!

Avant de me diriger vers la caisse, je pris encore la direction du rayon pour les chats. Je ne pouvais pas oublier que Moumoune, Nefertiti et Foufou mangent, eux aussi.

A la caisse il y avait une dame qui payait en tickets restaurant. "Mon" supermarché accepte deux tickets restaurant par caddie, ou, si on veut, deux tickets restaurant par ticket de caisse. Comme il n'est pas toujours facile - au moins pour certains - d'écouler leurs tickets restaurant, la dame, qui devait en faire partie, essaya d'arriver au plus près du montant des deux tickets restaurant pour ses courses qu'elle paya en deux fois.

C'était donc un peu plus long que si elle avait tout payé en une seule fois. En plus elle avait oublié une boîte de quelque chose qu'elle partit chercher. La caissière nous sourit à nous qui attendions notre tour, en s'excusant pour la dame.

La personne qui se trouvait derrière moi dans la queue parla alors aussitôt des gens sans gêne qui se permettent tout et n'importe quoi. Je me retournai vers elle et vis que c'était l'emmerdeuse de la boucherie qui avait mis dix minutes pour s'acheter un bout de viande de cent dix huit grammes, et je dis à la caissière que ce n'était pas bien grave, qu'elle n'y était pour rien, et que cela pouvait arriver à n'importe qui, et que moi, pour ma part, je n'étais pas pressée du tout, ce qui n'était pas  tout à fait vrai.

A la fin je payai mes courses et rentrai chez moi, préparer un couscous improvisé, que je trouvai bon, car les ingrédients n'avaient pas un arrière-goût d'irrespect pour les autres. 

lundi 10 février 2014

Inquiétudes

Comme sans doute beaucoup d'autres personnes j'ai suivi les tempêtes et leurs ravages, confortablement allongée dans le canapé, et en ayant allumé la télé après le départ de DD en attendant que je doive me lever pour confronter une nouvelle journée devant mon PC.

J'ai vu des images qui dépassent presque l'inimaginable, et j'ai pensé à mes amis et relations de travail en Bretagne et ailleurs, en espérant qu'eux au moins n'ont pas été touchés par les inondations.

J'entendais souvent le vent se lever, ici aussi, vers trois heures du matin, pour ensuite se calmer un peu avec le lever du jour.  Les journées paraissaient relativement calmes; quelques rafales de vent faisaient juste bruisser nos arbres, me faisant lever la tête de mon travail pour voir si les branches volaient.

(Mais non, ce n'étaient que des panneaux de plexiglass en provenance de la terrasse du voisin qui virevoltaient dans le ciel.)

Ce n'est que hier, dimanche, dans l'après-midi, que nous avons enfin eu l'occasion d'aller voir si le mer était aussi déchaînée que certains voulaient prétendre. J'étais très déçue par les vagues qui ne montaient même pas sur la jetée. 

Pourtant, quelque temps plus tôt, j'avais entendu parler d'un marin en détresse qui avait été secouru au large de Fécamp. 

Il est vrai que les mêmes vagues paraissent différentes selon l'endroit d'où on les voit.

C'est un peu comme cette belle maison à St Pierre en Port. Quand on passe sur la route qui passe juste à coté, on se dit qu'elle n'est pas très loin du bord, mais quand on la regarde d'en face, dans les yeux, on comprend pourquoi les volets sont clos, pourquoi la toiture se dégrade, et pourquoi elle n'est même pas squattée. 

Si elle était habitée le jour où la falaise s'est écroulée, quelqu'un a du avoir la peur de sa vie.

En continuant notre tour, nous n'avons rien vu de particulier, et nous nous sommes dits que notre région avait du être épargnée, malgré les coups de vents annoncés. Les routes n'étaient pas remplies d'arbres tombés, ni même de branches cassées.

Le ciel était bleu et le soleil brillait. C'était comme une journée de printemps, alors que nous sommes en février, mois sensé être le plus froid de l'année.

Ce n'est qu'en nous déviant de la route principale à Auberville la Manuel que nous avons vu les premiers gros dégâts.  Un vieil arbre, peut-être un arbre séculaire, s'était brisé en deux. Il était même tombé sur une construction récente en bois, l'abîmant un peu.

En regardant l'arbre de plus près, j'ai compris qu'il était mort de peur. En effet, c'était un vieil arbre cardiaque, son cœur était déjà atteint avant qu'il ne tombe comme foudroyé.



Si Météo Consult a raison, et si une tempête comme celle de 1999 arrive en France ce mercredi 12 février (avec 60% de chance - si on peut parler de chance dans un tel cas), d'autres arbres vont encore tomber. Cela nous fera peut-être regretter les rigueurs de l'hiver.

Et si nous sommes touchés et qu'on nous pose ensuite des questions à la télé, je voudrais qu'on ait autant de dignité dans nos souffrances que ceux qui ont été touchés par les inondations en Bretagne et qui les ont seulement constatées, sans lamentations ni pleurs, mais en admettant les forces de la nature contre lesquelles l'homme ne peut faire que de la prévention, en réfléchissant un peu avant d'implanter sa maison dans des lieux non adaptés.