Les oiseaux déserteurs
Comme tous les hivers, je donne à manger aux oiseaux. Seulement, depuis quelques temps, tout ce que je donne, que ce soit dans les mangeoires ou par terre, reste intact. Il n'y a plus que la pluie et le vent qui y touchent.
Les tas n'ont pas bougé d'un iota depuis l'année dernière.
C'est inquiétant, car cela voudrait dire qu'il n'y a plus d'oiseaux.
Déjà, il y a quelques années, j'allais chez un kiné qui avait l'habitude de nourrir les oiseaux, et qui avait constaté que les mésanges avaient déserté la mangeoire. Elles étaient heureusement revenues un peu plus tard, à notre grand soulagement.
A l'époque, les mésanges venaient encore régulièrement chez moi, mais cette fois-ci, il s'agit de TOUS les oiseaux, mésanges, rouge-gorges, et mêmes des merles. Il n'y en a plus un seul! En tous cas, ils n'ont pas faim.
Serait-ce parce que nous n'avons pas encore eu de gel, et que le oiseaux trouvent encore facilement leur nourriture dans la nature. Si c'était cela, l'explication, je n'en serais que plus heureuse, mais je ne le crois pas.
Chaque jour, je scrute les tas de nourriture, en espérant qu'ils auront diminué.
Je regarde aussi par terre, dans les arbustes, sur les branches des arbres, partout où j'ai l'habitude de voir des oiseaux, mais je n'en vois aucun.
Tout à l'heure, en regardant par la fenêtre, j'ai entendu un "huit huit", à moins que ce ne soit un "vite vite". Tant mieux! Il en reste au moins un. Sauf, bien sûr, s'il s'agit d'un chat imitateur, qui inquiet de ne voir aucun oiseau à chasser, les appelle de sa voix la plus douce.