L'Etat, réparateur de pneumatiques
Je n'ai pas vraiment suivi les informations dernièrement, donc je peux me tromper (et ce ne serait sans doute pas la première fois) mais, il me semble avoir entendu parler de deux pompiers et d'un policier tombés dans un guet-apens en Corse au moment de Noël, un guet-apens comme il en existe beaucoup, et ce depuis longtemps, même si nous n'en entendons pas souvent parler, sauf dans quelques reportages à sensations.
Le phénomène n'est pas exclusivement français, précisons le.
Des Corses, pas vraiment d'accord avec ce manque de respect dû aux représentants des pompiers et des forces de l'ordre, auraient ensuite organisé une manifestation contre ces violences, manifestation qui aurait dérapé entre autre en saccages d'un lieu de culte.
Lorsque, il y a un jour ou deux, j'ai entendu parler de deux individus qui auraient été pris par la police, je me suis dit, "bien, pour une fois qu'on attrape ceux qui attaquent les pompiers".
Mais j'ai du me tromper encore une fois, car il s'agirait de deux jeunes qu'on soupçonnerait d'avoir participé aux saccages pendant la manifestation. C'est très bien, quand même, car il est tout aussi interdit de s'attaquer à la propriété d'autrui, que de tabasser des pompiers.
Néanmoins, quand j'entends que le ministre de l'intérieur doit se rendre en Corse pour s'occuper des problèmes liés aux manifestations, j'ai quelque mal à comprendre les nuances.
Depuis des années que les pompiers et la police se font attaquer dans des quartiers dits sensibles, je ne me souviens pas avoir entendu donner autant d'importance au déplacement d'un ministre de l'intérieur, et portant celui-ci est chargé non seulement de la sécurité intérieure du pays, mais il est aussi sensé, par ses fonctions, être l'ange-gardien des pompiers et des policiers.
Serait-il aujourd'hui plus important de montrer aux peuple qu'il n'a pas le droit de lyncher les estimés coupables comme autrefois dans les westerns, que de se préoccuper de la sécurité de ceux dont le travail est de s'occuper de notre sécurité à nous tous, y compris manifestants égarés.
Si l'Etat s'était occupé des attaques que subissent la Police et les pompiers, et ce depuis longtemps, il n'aurait pas aujourd'hui à s'inquiéter de manifestants qui dérapent, mais comme d'habitude, au lieu de chercher des solutions aux problèmes initiaux, on continue de mettre des rustines sur les rustines - jusqu'au jour ou le pneu ne tiendra plus, car on ne peut pas réparer un pneu ad vitam æternam.
Et un pneu qui éclate, je vous le confirme, il peut entraîner mort d'homme.