Le monde à l'envers du politiquement correct
DD et moi ne fêtons pas Noël, d'abord parce que nous travaillons souvent tard le 24 décembre, ensuite parce que Noël en France est devenu une célébration du commerce, une excuse pour s'empiffrer à table, ce que nous faisons souvent le lendemain invités dans la famille. S'il m'arrive de sortir un petit sapin artificiel et d'allumer quelques bougies, cela ne change en rien nos mauvaises habitudes.
Pourtant Noël est Noël, et je ne vois pas pourquoi il faudrait l'appeler fête de solstice d'hiver dans le but de ne pas froisser des non chrétiens! Les chrétiens ont le droit de fêter Noël, d'installer une crèche chez eux et d'y ajouter des guirlandes s'ils le veulent. Ils ont même le droit d'aller à la messe de minuit, si ça leur chante. (J'irais peut-être bien, si je n'étais pas déjà en train de dormir.)
C'est comme des finlandais qui veulent interdite une tradition de très longue date, à savoir le Suvivirsi (psaume de l'été) pour la fête de la fin de l'année scolaire, car il pourrait gêner les élèves immigrés (beaucoup de somaliens entre autres).
En Suède on fait de même pour Den Blomstertid nu kommer (idem) pour les mêmes obscures raisons.
Bien que n'ayant pas été fan de chant à l'école (j'étais déjà nulle), je ne peux pas aujourd'hui écouter ce psaume sans que des grosses larmes se mettent à couler. C'était le psaume préféré de ma sœur et on l'a bien sûr joué à son enterrement.
Alors de quel droit veut on me priver, moi et mes semblables, de Noël, du psaume de l'été et de plein d'autres choses qui font partie de notre culture, de nos traditions, afin de respecter la culture et les traditions d'autrui? Du droit du politiquement correct?
Le politiquement correct ne fait que réveiller en nous (certains de nous) une haine vis-a-vis de ceux que nous prenons, souvent à tort, pour responsables des privations de nos traditions, à savoir les étrangers, ceux qui pratiquent une autre religion que nous, alors que le vrai responsable est le politiquement correct.
C'est comme les havrais qui avaient décidé de jeter des centaines de crèmes au chocolat destinées aux cantines des écoles, car de la gélatine de porc avait été utilisée pour leur fabrication, et cela aurait pu déranger des élèves. Non seulement les décideurs ont-ils choisi de priver d'autres élèves de crème au chocolat, ils ont aussi pris une décision de non-sens économique, et tout cela pour le politiquement correct. Le résultat ne se fît pas attendre: beaucoup de mécontents.
C'est le politiquement correct qui nous dresse contre les autres, alors qu'il serait tellement plus facile de vivre en harmonie avec nos différences, si seulement on voulait bien nous laisser à nous aussi le droit d'en avoir!