mercredi 30 décembre 2015

L'Etat, réparateur de pneumatiques

Je n'ai pas vraiment suivi les informations dernièrement, donc je peux me tromper (et ce ne serait sans doute pas la première fois) mais, il me semble avoir entendu parler de deux pompiers et d'un policier tombés dans un guet-apens en Corse au moment de Noël, un guet-apens comme il en existe beaucoup, et ce depuis longtemps, même si nous n'en entendons pas souvent parler, sauf dans quelques reportages à sensations.

Le phénomène n'est pas exclusivement français, précisons le.

Des Corses, pas vraiment d'accord avec ce manque de respect dû aux représentants des pompiers et des forces de l'ordre, auraient ensuite organisé une manifestation contre ces violences, manifestation qui aurait dérapé entre autre en saccages d'un lieu de culte.

Lorsque, il y a un jour ou deux, j'ai entendu parler de deux individus qui auraient été pris par la police, je me suis dit, "bien, pour une fois qu'on attrape ceux qui attaquent les pompiers".

Mais j'ai du me tromper encore une fois, car il s'agirait de deux jeunes qu'on soupçonnerait d'avoir participé aux saccages pendant la manifestation. C'est très bien, quand même, car il est tout aussi interdit de s'attaquer à la propriété d'autrui, que de tabasser des pompiers.

Néanmoins, quand j'entends que le ministre de l'intérieur doit se rendre en Corse pour s'occuper des problèmes liés aux manifestations, j'ai quelque mal à comprendre les nuances.

Depuis des années que les pompiers et la police se font attaquer dans des quartiers dits sensibles, je ne me souviens pas avoir entendu donner autant d'importance au déplacement d'un ministre de l'intérieur, et portant celui-ci est chargé non seulement de la sécurité intérieure du pays, mais il est aussi sensé, par ses fonctions, être l'ange-gardien des pompiers et des policiers.

Serait-il aujourd'hui plus important de montrer aux peuple qu'il n'a pas le droit de lyncher les estimés coupables comme autrefois dans les westerns, que de se préoccuper de la sécurité de ceux dont le travail est de s'occuper de notre sécurité à nous tous, y compris manifestants égarés.

Si l'Etat s'était occupé des attaques que subissent la Police et les pompiers, et ce depuis longtemps, il n'aurait pas aujourd'hui à s'inquiéter de manifestants qui dérapent, mais comme d'habitude, au lieu de chercher des solutions aux problèmes initiaux, on continue de mettre des rustines sur les rustines - jusqu'au jour ou le pneu ne tiendra plus, car on ne peut pas réparer un pneu ad vitam æternam.

Et un pneu qui éclate, je vous le confirme, il peut entraîner mort d'homme.

mercredi 16 décembre 2015

Circulos meos

Je viens de voir passer une information qui disait: "Face à la montée du FN, Manuel Valls a décidé de prendre des "mesures d'urgence" contre le fléau du chômage de masse, ancré en France depuis trente ans."


Si je décortique la phrase, je constate premièrement, que la montée en puissance du FN est la condition sine qua non pour la suite de ce qui va se passer.

Deuxièmement, je constate que notre premier ministre a décidé d'agir.

Troisièmement, je constate que le chômage de masse n'est rien de nouveau, car il nous pourrit la vie depuis trente ans.

Quatrièmement, j'additionne mes trois premières constatations, et je comprends que, sans la montée en puissance du FN, Manuel Valls n'aurait pas eu idée de s'attaquer aux chômage de masse, qui est pourtant en place  depuis plus longtemps que lui-même.

J'ose espérer qu'il s'agit seulement de ma façon plus ou moins tordue de comprendre ce que dit le journaliste, et que Manuel Valls aurait agi, même sans le FN. Sinon je vais être obligée de remercier les électeurs du FN d'avoir réussi à faire bouger le premier ministre... ce qui n'est pas encore fait, car la phrase se termine sans dire ce qui va être fait.

Je crains pourtant ne pas être seule à comprendre que seule la montée en puissance d'un adversaire redouté ait fait réagir notre premier ministre, et que sans cette menace, il serait resté tranquillement assis à sa place (comme beaucoup d'autres), au lieu de tout faire pour combattre notre ennemi, le chômage.

Si la menace de disparaître au profit d'un adversaire qu'on juge indigne d'occuper la place qu'on occupe soi-même, pouvait inciter la classe politique à faire des choses que les Français attendent d'elle, elle n'aurait plus rien à craindre de cet adversaire, et elle pourrait de nouveau se reposer sur ses lauriers.  

Un cercle vicieux, en quelque sorte...